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Citation de Partemps


CONTRE LA PARESSE DES JEUNES GENS.



Que vois-je ? encore au lit ! le soleil, de ses traits,
De votre appartement a percé les volets ;
L’ombre marque midi. Quel pilier de taverne,
À cette heure, en ronflant, cuve encore son falerne ?
Y pensez-vous ? déjà dans le fond des vallons
L’ardente canicule embrase les moissons ;
Et partout les troupeaux quittant le pâturage,
Sous les ormes touffus viennent chercher l’ombrage.
— Vraiment ! se pourrait-il ? Holà, quelqu’un, holà !
Vite donc. Juste ciel ! voyez si l’on viendra !
J’enrage ! Et des accents d’un coursier d’Arcadie
Vous croiriez, à ces mots, ouïr la mélodie.
Enfin il prend son livre ; enfin le parchemin,
La plume, le papier, il a tout sous la main ;
Mais bientôt il retombe au sein de la paresse.
Son encre est trop liquide, ou bien est trop épaisse,
Et le tube léger que font mouvoir ses doigts,
En verse à chaque mot deux gouttes à la fois.

— Ridicule écolier qui devez, avec l’âge,
Trop à plaindre déjà, l’être encor davantage !
Où donc en sommes-nous ? et que ne vous voit-on,
Comme le fils d’un roi, comme un tendre poupon,
De morceaux tout mâchés souffrir qu’on vous nourrisse,
Et d’un air dépité battant votre nourrice,
Au bruit de ses chansons refuser de dormir ?
— Mais de cette encre enfin on ne peut se servir.
— Vous croyez me tromper par une telle excuse !
Malheureux ! c’est vous seul qu’un vain prétexte abuse !
Hélas ! le temps s’écoule, et la honte vous suit.
D’un vase, au son qu’il rend, le défaut se trahit
Jeune encore votre cœur n’est qu’une molle argile ;
C’est maintenant qu’il faut qu’un précepteur habile
Redouble, en vous formant, et de zèle et de soin.
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