AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enkidu_


Ce fut René Guénon qui tenta de trouver un remède aux défaillances des Occidentaux modernes, en leur parlant de la seule façon qu’il pouvaient comprendre. Il put ainsi éveiller chez quelques-uns d’entre eux le souvenir de la Réalité transcendante, l’intention de la réalisation spirituelle, l’intuition d’une connaissance possible, d’une gnosis, à travers l’adhésion à une Tradition déterminée et la découverte des valeurs spirituelles et des vertus humaines fondamentales.

René Guénon décrivit sa fonction dans l’introduction à La Crise du monde moderne : « Tout ce que nous pouvons nous proposer c’est donc de contribuer, jusqu’à un certain point, et autant que nous le permettront les moyens dont nous disposons, à donner à ceux qui en sont capables la conscience de quelques-uns des résultats qui semblent bien établis dès maintenant, et à préparer ainsi, ne fût-ce que d’une manière très partielle et assez indirecte, les éléments qui devront servir par la suite au future "Jugement", à partir duquel s’ouvrira une nouvelle période de l’histoire de l’humanité terrestre. »

Guénon reconnaît dans notre époque les signes de cette fin cyclique prédite par tous les textes sacrés, et appelle de ses vœux, pour l’Occident, la formation d’une tarîqah à l’instance de celle du Shaykh Ahmad al-‘Alawî. Cette confrérie doit avoir aujourd’hui un caractère autonome, sélectif et secret, afin que restent vivantes au moins quelques semences, lorsque surviendra la fin, qui ne sera, suivant les paroles du Shaykh ‘Abd-al-Wâhid Yahyâ, rien d’autre que la fin d’un monde.

Après avoir, au début du XXe siècle, nettoyé le terrain de toutes les mauvaises herbes que représentaient les occultismes et spiritualismes endémiques, Guénon combattit aussi les préjugés et les fausses idoles constitués par les théories modernistes, évolutionnistes et progressistes qui, encore aujourd’hui, empêchent la plupart des hommes de retrouver la foi et d’accepter la Réalité spirituelle contenue dans toutes les Révélations depuis l’origine de l’homme. Son œuvre eut pour effet de faire recouvrer à de nombreux lecteurs le chemin de leur propre Tradition d’origine, et d’amener certaines d’entre eux à adhérer à la dernière Tradition, l’islam, celle qui conclut le cycle des Révélations et qui, en ces temps ultimes, peut encore offrir la possibilité d’un rattachement initiatique.

De telles conceptions lui vaudront d’être accusé d’apostasie, de syncrétisme et d’ésotérisme – compris de façon occulte et magique – jusqu’au moment où, après avoir essayé de le dénigrer et avoir opté pour une conjuration du silence, ses ennemis, n’ayant pu le vaincre, décideront, en une dernière tentative, de l’intégrer dans leurs rangs.

Ces forces, que René Guénon appelait la contre-tradition, sont d’autant plus actives que maintenant presque plus personne ne croit en Dieu, et encore moins au diable. Ainsi ce dernier est-il libre d’opérer non seulement en dehors des structures des différentes formes religieuses, mais aussi en leur sein, en déformant leur perspective, sous l’égide de faux maîtres. (pp. 85-86)
Commenter  J’apprécie          51









{* *}