Poème pour laisser aller
Extrait
La pluie fomente des pistes
dans le cœur en broussaille elle enfonce
dans la boue ses doigts de mer
elle effarouche un oiseau mouillé
les ailes pleines de terre qui niche
entre les parois secrètes
où se fabriquent des larmes
Apaiserait-elle goutte à goutte
la tension déclinante des muscles
par où se caresse un autre corps
qu’encore je sentirais sa violence
délicate et le glissement
désespérant de l’eau sur la chair
avant pourrissement
C’est étrange comme vivre et fondre
bizarrement se confondent
en même flamme d’une bougie plus incertaine
que celle du feu qui recule
devant l’ombre trop dévorante
en même flamme qui résiste
aux embrasures de la jouissance