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Citation de Cazaubon78


Les hommes se trouvaient à une centaine de mètres, vers l'ouest : une colonne de silhouettes fantomatiques qui piétinaient à grand fracas une rangée de branches. Boomerangs et clapsticks battaient une pulsation grave, lancinante, le rythme de la terre.
Gypsy Watson, notre chef, le kirta, s'est remis à scander le chant du Feu. Tous et toutes, nous l'avons suivi.
Mes seins, peinturlurés de croix tracées à l'ocre, se sont balancés doucement comme je me retournais pour observer la scène.
On ne pouvait s'empêcher de sourire. Ceux de la ville : ils avaient beau être déracinés, fracturés, déchirés par l'oisiveté et la violence, par la picole et Hollywood; les moments comme celui-ci, quand les gens se réunissaient, quand ils tentaient de restaurer l'essence, vous redonnaient espoir.
C'étaient les chants qui faisaient çà : plus qu'elles ne les chantaient, les femmes les captaient en plein vol comme des récepteurs radio. On imaginait aisément ces grands cycles chantés traversant de lointaines contrées et prenant en chemin la forme de tout ce qu'ils traversaient : des fragments de langage, de minéraux, de Rêve, le vol d'un faucon, la chute d'une plume, l'éclair d'une météorite.
L'écho de cette musique résonne partout, même ici, aux abords de la ville des Blancs, au milieu des décharges d'ordures et des dépôts de camions. Elle chante en se répercutant le long des fils électriques, elle jaillit du bitume et de l'acier.
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