Agustin Fuentes

Je l'avoue : j'ai un faible pour les gens qui s'aventurent dans de grandes synthèses, basées sur un large champ de vision et des recherches (secondaires) solides. Apparemment Agustin Fuentes est une telle personne. C'est un anthropologue biologiste américain associé à Princeton. Ce qui m'a particulièrement charmé, c'est qu'il est réfractaire aux approches réductionnistes : pour chaque domaine de l'activité humaine qu'il aborde (dextérité, sexe, art, religion, …) il a le sens de la complexité et du contexte, il indique des nuances mais aussi les lacunes dans nos connaissances.

Bien sûr, je ne suis pas assez versé pour pouvoir faire un bilan général de ce livre, mais un certain nombre d'aspects que je connais un peu (l'évolution des hominidés vers l'homme, par exemple) me permettent de dire qu'il s'agit d'un livre très solide et à jour, qui offre un regard véritablement global à la fois sur le caractère unique de l'homme et sur son intégration dans l'environnement naturel. Je sais, l'anthropocentrisme a depuis longtemps cessé d'être ‘woke’, mais je pense qu'il faut certainement oser affronter les manières dont notre genre se distingue – pour le meilleur et pour le pire – de l'environnement. Et Fuentes suit à juste titre la voie médiane.

En soi, l'accent mis sur la créativité n'est pas si bouleversant et unique. Comme le montre le livre, derrière cette notion se cache une interaction complexe de conscience, d'imagination, de capacités cognitives, de compétences en communication, etc. En conséquence, ce livre offre bien plus qu'une enquête sur où et comment la créativité humaine est née (la question en elle-même - dans cette formulation - est bien sûr absurde).

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