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Critiques de Akeel Bilgrami (1)
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Lire Davidson

Dans la construction de la connaissance, nous produisons des énoncés à partir des choses du monde. Mais pas seulement. Si tel était le cas, nos énoncés se rapporteraient à des données normatives du monde, ce que Davidson nomme des lois strictes (l'eau bout à 100 degrés). Si nous le faisions, notre vision du monde serait descriptive, mais non causale et nous aurions bien des difficultés à comprendre le monde.



Au contraire, nos énoncés sont presque toujours causaux (la voiture a dérapé car la route était glissante). Ce type d'énoncés ne se rapporte pas de manière normative aux choses : quelle est la définition normative de "déraper", ou de "glissante", ces notions sont empiriques et liées au fait que la voiture ne s'est pas comportée normalement : jusqu'à quel point aurions-nous relevé le caractère glissant de la route si la voiture n'avait pas dérapé ?...



Ces énoncés se rapportent au contraire à une perception relative de notre environnement, de ses événements saillants que nous sélectionnons pour produire nos énoncés. De ce fait, il ne peut être dégagé aucun recouvrement entre les faits qui nous entourent et les énoncés que nous produisons sur eux. Les énoncés sont donc arbitraires et non directement issus des faits naturels, ce que soutiennent les partisans de l'atomisme. Pour eux, si je dis "la neige est blanche", c'est que ce que je vois évoque dans mon esprit la neige, la blancheur et un état. Davidson conteste ce point : pour lui, je dis que la neige est blanche également par opposition avec d'autres types d'énoncés, comme : "la neige est noire", "la neige mange blanche" et le fait que ce que je vois n'est pas de la glace ("la glace est blanche"). Les énoncés dépendent donc aussi des autres énoncés possibles, ce qu'il nomme le holisme.



Enfin, pour vérifier le degré de validité de mon énoncé, j'ai besoin d'un avis extérieur, et pour cela, de communication. En énonçant ma proposition, j'en soumets la validité à autrui que je suppose d'emblée être, comme moi, raisonné. Cet autre individu suppose la même chose me concernant. Ensemble, nous pouvons évaluer si, oui ou non, "la neige est blanche".



Ainsi, la connaissance ne tiendrait pas seulement à l'état du monde, ni même à ma capacité de le percevoir, mais également à la négociation qui s'engage entre deux "interprètes" sur la valeur de vérité d'un énoncé. Le risque de concevoir cette triple connaissance (le monde, la mienne, celle d'autrui) est que la valeur de vérité du monde ne dépende finalement plus que des normes choisies pour l'évaluer... C'est la notion de réalité qui est en jeu...



A l'heure ou nous nous habituons de plus en plus à percevoir le monde à travers des énoncés diffusés par des écrans, c'est le rapport de force entre les trois connaissances sur la valeur de ce qu'est la réalité qui est perturbé. Que se passerait-il si un individu avait la capacité à imposer une valeur de vérité : l'essai met en lumière la possibilité que le réel ne soit que ce que l'humain décide de ce qu'il doit être...
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