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Citation de lanard


La mort électrique
P. 143 Encore plus inquiétant pour le public fut l’écho donné aux première exécutions capitales par l’électricité aux Etats-Unis. L’idée de ce type de supplice revient au Français Edouard Charton. L’électrocution était considérée comme plus humaine et plus pratique. C’est pour ces raisons qu’en 1888 l’Etat de New York adopte ce mode d’exécution. L’horreur de la première électrocution, faite le 6 août 1890 dans la prison d’Auburn aux Etats-Unis, a montré qu’il n’en était rien. Les articles qui paraissaient alors ajoutent au sentiment de méfiance. Les détails de l’exécution sont donné dans ls journaux : le courant interrompu après une application de dix-sept secondes, la mort apparente suivie de sons étranges sortant de la poitrine de l’homme que tous croyaient mort, la remise en marche de la machine, le trouble et l’effroi des assistants, etc. Rien n’est épargné aux lecteurs. L’électricité est tueuse. Les journaux disent l’effroi provoqué par la mort de Kemmler. Il est vrai que cette exécution s’est déroulée dans un climat de passions et de polémiques. Kemmler a été exécuté par un courant alternatif. Or Edison était profondément hostile à cette technique qui remettait en cause le système qu’il avait édifié, à base de courant continu. Il était cependant évident que le courant alternatif présentait de nombreux avantages économiques et techniques. Pour combattre ce nouveau procédé, Edison mena une rude campagne de presse contre son rival George Westinghouse, promoteur – à partir des bases techniques établies par Nikola Tesla – du courant alternatif. Comme les arguments techniques n’étaient pas suffisants, Edison prit la sécurité des usagers comme thème de ses attaques. Tout accident attribué au courant alternatif était immédiatement exploité. Or, avant que les partisans du courant alternatif ne l’emportent définitivement, les hommes d’Edison menèrent une bataille dont les procédés étaient tout à fait discutables.
Cela commença par une sinistre campagne de publicité, conçue par Insull, Johnson et Edison, et menée par H. P. Brown, un ancien collaborateur d’Edison, en faveur de l’emploi de la chaise électrique pour les exécutions capitales. Brown avait par ailleurs, en mai 1889, acheté trois alternateurs de Westinghouse, sans informer celui-ci qu’il allait les revendre aux autorités pénitentiaires. Un an plus tard, on annonçait, que dans les prisons d’Auburn, de Sing Sing et de Clinton, les exécutions se feraient désormais par électrocution. Le 6 août 1890, William Kemmler fut exécuté pour meurtre. « L’électrocution s’était faite au courant alternatif ; dans l’esprit d’un large public, cette forme d’électricité devint synonyme de mort » (W.R.Clark, Edison : l’artisan de l’avenir, Paris, Belin, 1983)
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