Alain Milon

« Le moule intérieur de la viande n'est pas un récipient qui donne au corps sa forme. La viande n'est pas un état de la matière, mais plutôt une modulation, une sorte de processus qui produit son propre mouvement, mouvement que les organes ne peuvent comprendre en raison de leur organisation inscrite, elle, à l'extérieur du corps de manière artificielle. »

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« La modulation serait la nature naturante - une puissance d'agir alors que la modalité serait une nature naturée - un attribut. »

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« C'est sans doute l'ondulation du corps qui exprime le mieux son devenir. Le corps n'est pas prisonnier dans des postures fixées une fois pour toutes. Son devenir vient de sa capacité à moduler ses affections. Toutefois, le corps n'est pas affecté comme si une force extérieure lui imprimait un mouvement, mais il est affecté au sens où en modulant, il met au jour ses différents devenirs. »

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« La viande ondulant devient pour Bacon le moyen d'interroger les limites de l'espace qui contraint la représentation picturale à des états figés. Les amas modulant la matière posent finalement la question de la nature première de l'occupation spatiale : comment être dans la modulation - sorte de mouvement intérieur sans posture précise, une inflexion - et non dans la modalité - postures figées du corps, espèce de mouvement extérieur à lui ? Mais ces amas posent aussi la question du temps dans lequel ces amas évoluent : être « le fait », rien que « le fait », qu'il soit l'événement pour la philosophie ou le transitoire et le fugitif pour la littérature. Tout cela est possible avec les corps sans âge de Bacon, sans âge parce qu'en situation d'effectuation. »

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Et c’est comme ça du début à la fin… je n’y comprends goutte, sans doute que ma viande doit être avariée… Je déclare forfait, je ne vais pas perdre davantage de temps avec ce machin.



Curieuse d’en savoir un peu plus quand même sur Bacon, j’ai repéré des ouvrages de Michel Leiris (qui fut de ses amis), vers lesquels je vais me tourner, espérant être moins déçue.

Le troisième volume d'une trilogie consacrée au corps du livre, notamment dans sa fonction de mode d'éducation du corps du lecteur.


Lien : http://www.nonfiction.fr/art..

On n'en finit pas de se passionner pour toutes ces pages consacrées à la carte. Au lecteur de se lancer s'il a le moindre intérêt pour un jeu conceptuel qui, partant de la carte physique, ne cesse de le renvoyer aux cartes mentales que nous nous fabriquons.
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