Mes rêves étaient cependant réalisables. Je me suis souvent contenté de minuscules progrès et, aussi minimes fussent-ils, ils m'ont rempli de joie. Il pouvait s'agir de millimètres au lendemain de ma terrible chute, en 1982. Des millimètres qui, additionnés à d'autres, ont fini par me rendre meilleur que je ne l'aurais jamais été sans cet accident. Oui, j'ai beaucoup travaillé. Mais toujours avec passion. Ceux qui achètent des billets de loterie en imaginant qu'ils vont se la couler douce pour le restant de leurs jours sur une île paradisiaque me semblent bien plus insensés.
Moi j'ai pris le parti de vivre mes rêves et non de rêver de ma vie.
A dire vrai, j'ai pratiqué le solo intégral mais je n'ai jamais grimpé seul. Tous ceux qui croient en l'homme sont montée là-haut avec moi.