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Citation de Jacopo


On ne cherchera pas à comprendre pourquoi Marie-Odile Redon a délaissé son deuxième enfant. La santé fragile du garçon, les moeurs de l'époque, l'âpreté de la route entre Bordeaux et Peyrelebade n'expliquent pas tout. Et même en tenant compte de l'importance, peut-être démesurée, que cette «défection» a pu prendre dans l'esprit de l'enfant, déjà prédisposé à l'introversion, il est certain que Redon ne guérit pas du manque d'attention maternelle. Il ne l'avoua jamais, semble-t-il: à cette époque, ces choses n'étaient guère commentées. Encore moins par des hommes comme Redon, discret et pudique, à la vie sociale lisse et sans faille. Redon n'avoua ni dans ses écrits ni dans ses lettres cette fêlure qu'il traîna avec lui comme une mauvaise blessure, mais son art la crie. Son art clame, parfois avec audace, cette angoisse interrogative et secrète devant la femme, héritée peut-être de la démission maternelle. Il n'est qu'à regarder L'Armure, un fusain, un Noir, une ombre: tout y est dit.
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