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Citation de LionelBD


Les machines infernales, comment l’enregistrement a changé la musique

Katz consacre l'un de ses chapitres à la description d'une évolution dans la technique violonistique survenue durant la première moitié du XX* siècle. Les enregistrements laissés par les pionniers du disque, de même que certains documents écrits, laissent supposer que le vibrato (imprimé par les doigts de la main gauche du violoniste sur les cordes qu'elle presse sur la touche) était alors utilisé de façon bien plus parcimonieuse qu'il ne l'a été depuis l'entre-deux-guerres. Au cours des années 1920 et 1930, bien des violonistes en vue se sont mis à favoriser une sorte de vibrato continu au point d'en faire un style d'interprétation appliqué indistinctement à tous les répertoires et enseigné comme tel dans les conservatoires. Pour Katz, ce changement est une des conséquences des techniques d'enregistrement de l'époque. Il semble que les premiers microphones électriques à membrane aient mieux réagi à une sonorité vibrée qu'à un son plat et tenu sans vibrato. La juxtaposition rapide et uniforme de plusieurs fréquences rapprochées engendre une sonorité plus puissante, plus épaisse, sonnant de façon plus satisfaisante sur les appareillages rudimentaires d'alors. En outre, un vibrato systématique permettait à certains artistes de remédier par l'artifice à une intonation défaillante ou imprécise, défaut assez courant à l'époque. Ainsi, très tôt dans son histoire, le disque a amené les artistes à accorder plus d'importance qu'auparavant à cet aspect de leur jeu. Et, naturellement, ce qui avait fait ses preuves dans le studio n'eut aucune difficulté à se propager dans les salles de concert et les institutions d'enseignement.
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