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Citation de enkidu_


Ibn Is'hâq, en effet, fut une personnalité contestée et ses récits semblent donc avoir eu besoin d'amendements. À Médine, il serait entré en conflit d'abord avec le gouverneur car il s'était permis d'interviewer sa femme ; ensuite avec Mâlik, un représentant éminent de la Tradition musulmane, dont il s'était permis de déprécier les informations, et qui le traitait d'imposteur. On lui reprochait ses tendances chi'ites, comme on lui reprochait de « transmettre à partir des juifs et des chrétiens ». Le bibliographe du 10 e siècle Ibn al-Nadîm ne semblait connaître les relations d'Ibn Is'hâq qu'à travers deux recensions autres que celles que nous ossédons. Quant au texte original, il n'en parle que sur le mode du « on dit », pour évoquer la « scandaleuse » (fadîha) propension d'Ibn Is'hâq à y insérer des vers apocryphes sur la suggestion de faussaires qui travaillaient pour lui.

Connaissant, dans la tradition historiographique arabe primitive, l'importance des citations poétiques pour appuyer, sinon la véracité, au moins l'importance que l'on accorde à ce que l'on raconte, on ne peut que remettre à sa place un mode d'écriture qui est beaucoup plus une forme d'expression littéraire que le support de documents d'histoire. Ibn Hishâm, en dépit de ce que l'on dit des « amendements » et des « résumés » qu'il fit subir au travail d'Ibn Is'hâq, fut finalement fidèle à ce même mode d'écriture. Nous connaissons deux autres recensions de ce qui est attribué à Ibn Is'hâq : celle d'Ibn Bukayr [m. 814-5] est souvent originale et parfois assez différente de celle d'Ibn Hishâm. (p. 16)
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