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Citation de VALENTYNE


Elle battrait des mains devant cet assortiment hétéroclite et charmant, ce marché miniature que l’on déploie dans sa maison et qui se répand sur le tapis, de toutes les couleurs et de toutes les formes, elle se laisserait enivrer par les parfums lourds si elle n’était pas aussi anxieuse. Elle a quatorze ans et elle épouse Ali, un inconnu qui a vingt ans de plus qu’elle. Elle n’a pas protesté quand on le lui a annoncé mais elle voudrait savoir à quoi il ressemble. Est-ce qu’elle l’a déjà croisé sans le savoir, un jour où elle allait chercher de l’eau ? Elle trouve difficile – presque insupportable – de penser à cet homme avant de s’endormir et de ne pouvoir associer aucun visage à son nom.

Quand elle est hissée sur la mule, immobile dans sa parure d’étoffes et de bijoux, elle a l’impression, l’espace d’un instant, qu’elle va s’évanouir. Elle le souhaite presque. Mais le cortège se met en branle au son des flûtes, des youyous et des tambourins. Elle croise le regard de sa mère, mélange de fierté et d’inquiétude (sa mère n’a jamais posé d’autres yeux sur ses enfants). Alors, pour ne pas la décevoir, elle se redresse sur sa monture et s’éloigne de la maison de son père sans montrer sa peur.
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