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Citation de mimo26


mimo26
26 septembre 2018
La route faisait un grand virage à partir du check-point. Sur le siège avant, Abdi était absorbé par une conversation sur son téléphone mobile. J’étais pour ma part en train de visionner de nouvelles images sur mon appareil – une série de photos de Nigel jouant au ballon avec quelques enfants dans la vieille ville – lorsque je sentis le véhicule ralentir. Pensant que nous allions bientôt rencontrer notre nouvelle escorte armée, je ne pris pas la peine de lever les yeux. À côté de moi, Nigel était affairé avec son propre appareil photo. Mais l’atmosphère dans la voiture changea : l’air sembla soudain chargé d’électricité. Les trois hommes assis à l’avant murmurèrent entre eux en somali. Je redressai la tête et vis un break Suzuki de couleur bleu nuit garé de l’autre côté de la route. Je repérai ensuite une silhouette debout devant notre capot, un homme avec une arme, le visage, le nez et la bouche
dissimulés derrière un chèche rouge et blanc – le modèle le plus populaire chez les moudjahidins du monde entier.
Ses yeux sombres étaient exorbités. Son arme pointait directement sur notre pare-brise.
Abdi passa à l’anglais. « Nous avons peut-être un problème », dit-il.
D’autres hommes surgirent de derrière le break Suzuki pour encercler notre véhicule, leurs armes braquées sur nous – une douzaine d’hommes.
J’espérai aussitôt avoir affaire à un vol à main armée. Quelque chose de rapide, qui les ferait nous dépouiller avant de disparaître.
L’un d’eux ouvrit la portière arrière, faisant pénétrer à l’intérieur de l’habitacle climatisé la chaleur étouffante qui régnait à l’extérieur. Des voix masculines crièrent des ordres en somali. Abdi et les deux autres hommes assis à l’avant furent arrachés à leurs sièges et aussitôt jetés dans un fossé sur le bas-côté de la route. Je regardai Nigel s’extraire de la voiture. Un homme dissimulé derrière son chèche m’aboya quelque chose au visage. Des gouttes de sueur perlaient de son front et roulaient sur son nez. Il semblait jeune. Je levai les mains en l’air – comme je l’avais vu faire des centaines de fois dans les films – et glissai sur la banquette vers la lumière incandescente du soleil.
Était-ce bien réel ? Comment cela pourrait-il être réel ?
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