Certes, Tokyo est quatre milliards de fois plus moderne que Kyoto, mais c’est sa vocation de capitale et elle la maîtrise. Kyoto donne une impression de schizophrénie : la juxtaposition des époques y crée d’énormes différences de potentiel sans qu’aucun échange entre elles ne paraisse possible. Imaginez une ville qui soit à la fois aussi mystique et sublime que Pagan, aussi riche et bourgeoise que Bordeaux, aussi technologique et chaotique que Seattle : pour autant qu’une telle mixture soit imaginable, c’est ce qui évoque le mieux Kyoto.