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Citation de ostenc


— Je m’appelle Clyde.
Il me tendait toujours la main, comme s’il attendait que j e la lui serre pour le saluer. J’ai baissé les yeux, hébétée. Il avait de grandes mains, assorties à son corps. Mais il n’était pas baraqué comme Bear.
Bear était costaud, puissant et bâti comme un blockhaus, et ça tombait bien puisque c’était son job. Clyde était longiligne et élancé, avec des épaules larges et des mains semblant capables et fortes, si tant est que
ça veuille dire quelque chose.
— Clyde, ai-j e répété, sidérée.
Ce n’était pas une question mais une façon de le mettre à l ’épreuve. Ce prénom ne lui allait pas. Il n’avait pas l ’air d’un Clyde. C’était le nom du pompiste de la minuscule station-service en bas de la colline de Grassley, Tennessee, où j ’avais passé les seize premières années de ma vie, avant que Gran ne
convainque mes parents qu’on deviendrait riches s’ils me laissaient partir pour Nashville. Le Clyde que
j e connaissais n’avait plus que deux dents et aimait gratter son banjo qui n’avait plus que deux cordes.
Deux dents, deux cordes. Je n’avais jamais fait le rapprochement avant. C’était peut-être son chiffre
préféré.
— Comment tu t’appelles, la folle ? a demandé le nouveau Clyde, la main toujours tendue comme s’il
attendait que nous devenions amis.
— Bonnie, ai-j e marmonné.
Il a explosé de rire, comme si j ’étais vraiment folle. Je m’appelais Bonnie et lui Clyde. Bonnie et
Clyde. Génial, non ?
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