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Citation de art-bsurde


Au sortir de la guerre, les acteurs du nazisme avaient le choix entre deux manières d'être au monde : soit ils reconnaissaient leur faute, ce qui aurait exigé l'introspection et le deuil des pertes avec une transformation de leur vision du monde, soit ils la désavouaient publiquement, ce qui eut pour conséquence la négation de leur adhésion au nazisme et le dénégation de la défaite. Cette dernière manière d’être au monde, choisie par la majorité, allait souvent de pair avec l'entretien d'une nostalgie secrète du nazisme. Cette nostalgie se manifestait concrètement dans une dévalorisation du présent, permettant d'atténuer la visibilité des fautes du passé. L'utopie déréalisante du nazisme fut généralement remplacée par une autre, le « miracle économique » ou l’Église.
Ce qui restait, ce fut, comme l'écrit la psychanalyste Gertrud Hardtmann, « un plaisir pervers pour ce qui est déplaisant, le plaisir d'asservir et d'être asservi, d'abuser ou d'être l'objet d'un abus. » En dessous du blanchissement public, les traces mentales demeuraient donc tenaces, et ce plaisir d'abuser devait se refléter dans l'éducation des enfants. Christa Wolf écrivit à propos de son enfance sous le IIIe Reich : « A un certain moment, l'enfant comprit qu’obéir et être aimé était une et même chose. »
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