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Citation de Cielvariable


« Est-ce que tu m’aimes ? » lui demanda-t-elle.Tom était effectivement amoureux d’elle. Ça faisait quatre mois qu’il était amoureux. Il se rappelait parfaitement le jour où ça lui était tombé dessus.Il avait neigé pendant la nuit et au matin, le linoléum était froid sous ses pieds. Tom ne portait rien d’autre qu’un peignoir. Il atteignait la porte d’entrée, au moment où on avait frappé une seconde fois (à la perfection). Ça ne pouvait être que Super-Perfectionniste. Est-ce qu’il avait le temps de prendre une douche, de se laver les dents ? Éventuellement de donner un coup de peigne dans ses cheveux ébouriffés de sommeil ? « Tom ? » avait demandé Super-Perfectionniste à travers la porte, d’une petite voix triste et inquiète. Tom avait ouvert la porte. Super-Perfectionniste avait levé les yeux vers lui. De la neige fondue coulait de ses bottes sur la moquette de l’entrée. Elle avait passé une main par-dessus la tête de Tom. Instantanément ses cheveux s’étaient remis en place, parfaitement. Jamais de sa vie il n’avait été aussi bien coiffé. Il la fit entrer. Super-Perfectionniste s’était assise au bord du fauteuil. Elle se rongeait l’ongle du pouce. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait là. «Pourquoi Tom ?» se demandait-elle. Elle le connaissait à peine. Pourquoi ne pas être allée chez Super-Amphibien ou Super-Hypno, son amant ? « Quelque chose ne va pas ? avait demandé Tom.
–C’est à cause de la neige, avait-elle répondu. Je n’arrive pas à mettre de l’ordre dans les flocons de neige. »
À l’époque, Tom n’était pas encore amoureux d’elle, juste un peu séduit. Il ne comprenait pas bien son problème. Mais il s’habilla et sortit avec elle pour examiner la neige. Il y en avait dix bons centimètres, tout était recouvert. Les trottoirs n’avaient pas encore été dégagés et les gens laissaient des traces dans la neige fraîche. « J’ai essayé de mettre un peu d’ordre, mais je n’y suis pas arrivée », ajouta-t-elle. Ses yeux étaient comme deux pleines lunes, on aurait dit qu’elle avait arrêté de ciller pour toujours. Tom ne savait pas quoi faire. « Ferme les yeux, dit Tom à Super-Perfectionniste.
–Mais je vois quand même les flocons, répondit-elle, prise d’un incontrôlable tremblement.
–On va essayer quelque chose », proposa Tom.
Il s’approcha de sa voiture, aida Super-Perfectionniste à s’installer à la place du passager. Il démarra, mit le chauffage et les essuie-glaces en marche pour déneiger le pare-brise. Il sortit de la ville, roula jusqu’en rase campagne, où il gara la voiture devant un champ entièrement couvert de neige intacte. Personne, pas un animal, rien n’avait traversé cette étendue, à part le vent. Tom ouvrit la portière de Super-Perfectionniste. Debout, ensemble, ils avaient regardé le champ de neige. « Est-ce que tu peux mettre de l’ordre dans ces flocons-là ? lui demanda-t-il.
–Ils sont déjà rangés à la perfection », répondit-elle. Et c’est à ce moment précis que Tom était tombé amoureux.
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