Quand on tient à quelqu’un, il est normal de vouloir préserver cette personne et d’avoir peur de la perdre. Il n’y a rien d’irrationnel là-dedans, assure le psy en me lançant un regard rassurant. J’acquiesce silencieusement. Depuis que je me sais séropositif, j’ai tendance à faire du virus le responsable de tous mes ennuis. Ce soir, j’ai réalisé que je suis surtout un garçon de dix-huit ans qui continue de mûrir en se confrontant à toutes les craintes que la vie comporte. Je ressors de cette réunion, grandi, mes doutes apaisés… Mais en étant parfaitement conscient que cela ne durera pas.