Les gens rentraient chez eux après le boulot. Ou avoir cherché du boulot. Je ne savais pas ce qu’on leur mettrait à la télé. Ni ce qui les attendait dans le frigo pour dîner. Ni si leurs enfants ramèneraient de l’école une blague idiote à raconter. Madrid, 1996. Et j’ai déjà dit que c’était l’hiver. L’hiver, l’air de Madrid est fibreux et pas facile à mâcher. Il y a tout le temps des clochards qui meurent de froid et des accidents de voiture à cause du verglas, qui forme une pellicule sur l’asphalte et ne fondra pas avant le premier jour du printemps, lorsque l’oiseau le plus téméraire de mars osera déchirer l’hymen du smog.