De Franz à Hugo
Prague, été 1913
Mon cher,
Je me vois de nouveau petit garçon, encore un enfant face à la puissance qu'était mon père,.Depuis son fauteuil, il gouvernait le monde, décrétait des lois dont je reconnaissais la justesse car elles venaient de lui.Je savais bien que, de cette instance suprême qu'il incarnait alors pour moi, je ne pouvais espérer que du bien.J'acceptais tout et je l'admirais.
Mais le moment vint où j'aperçus la première fissure dans l'édifice homogène de sa puissance.J'ai sans doute regardé trop tôt cette fissure et ce que je vis alors m'effraya et fit que, une fois pour toutes, je me sentis chassé du cercle du paradis.
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