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Citation de Rosie43


Je fis cependant un cauchemar. Je me voyais suivant une femme élégante mais ahurie, sa robe en sang, courant dans les rues, je l’appelais : « Margot ! Attendez ! » mais elle ne me répondait pas. Des centaines de cadavres jonchaient le sol. La gorge tranchée pour certains, éventrés pour d’autres. Des corps chutaient des fenêtres et venaient s’écraser sur les pavés de Paris, vivant, dans un craquement sinistre d’os, leur dernière seconde devant nos yeux. Des enfants, des femmes, la bouche ouverte de stupeur tant la mort les avait pris trop vite, entassés dans les rues. Des hurlements, une cloche qui sonnait. Une cloche maudite. Le tocsin. Puis de l’eau, de l’eau puissante et en colère, rouge et larmoyante et des fous pris par la violence et l’excitation du massacre. Et on me jeta dans l’eau de la Seine. Aisling aussi. J’étouffais et ne pouvais plus bouger. Je vis la lumière des torches courir comme des feux follets et toujours cette eau au-dessus de moi. Aisling essayait de me rejoindre mais elle fut emportée par les flots. Des corps flottaient et des bulles envahissaient l’eau qui me retenait prisonnière. Puis je me sentis plus calme, apaisée loin de toutes ces souffrances que je venais d’endurer. Loin de la mort de ces gens et de la mienne. Un enfant vint tout près de moi. Je l’attrapais et le serrais contre ma poitrine. Ses cheveux bruns et fins l’auréolaient, ses petits yeux bruns ne suppliaient plus et ses petites mains ne retenaient plus rien, il me faisait confiance et se laissait aller comme une petite poupée de tissu. Il dormait et je dormais enfin, tenant une fleur d’aubépine dans ma main.
On frappa à ma porte et on me sortit, heureusement de ce cauchemar qui m’avait pourtant semblé si réel.
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