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Citation de Partemps


Anne-Cécile Causse
STABAT MATER 1

” Il y a ce que nul n’a vu ni connu sauf celui
qui cherche dans le tourment des mots
à traduire le secret que sa mémoire lui refuse. ”

Louis-René des Forêts,
Ostinato





La ville parle pour elle-même. La ville déplace dans le soir de petites figurines humides. Je repose
la lampe. De l’autre côté du fleuve, la route progresse rapidement, en lacets. L’âme est silencieuse,
logée dans quelque cendre, les nuages grisonnants, sans cesse, d’autres nuages. Peut être l’âme,
peut-être rien. J’arrête d’un geste la route, je referme la main, étonnante prière.

Le balancement de l’arbre répondait à l’achèvement du corps. Et cette pensée éclairait, on ne savait
quoi.

***

Je ne ramasse pas les pétales lorsqu’ils tombent. Je les préfère après la chute, recroquevillés, après la
lumière. Comme je préfère un tissu froissé, une silhouette inclinée, une démarche qui se fane.
Comme je préfère aux angles de ton corps, les rides qui parlent d’aimer.

Près de toi, le temps se tait. Et rien ne pleure.
***
La lumière semble n’éclairer qu’elle. Elle fait tenir les branches. Je dépose sur la page l’église
aperçue par la fenêtre du train pour ne garder que le froid de ses pierres. Le soleil de décembre avait
déjà repris. On en déduisait alors qu’il avait donné quelque chose.

Je laisse le froid descendre et manquer, je laisse ces quelques flocons meurtrir la lumière matinale,
je les laisse s’efforcer d’être.
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