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Citation de Partemps


Anne-Cécile Causse
STABAT MATER 4

Les dernières lueurs ombrent, mirent, emportent le peu de sensations suggérées. Comme une femme
soutient l’eau, j’éprouve les lignes en remuant fort les bras. Une petite présence de plus sur le papier.
Je t’y retrouve, à mots couverts. Ton souffle s’intensifie près du sol, prévoit la terre. On brûle au-
delà du quai.

Tu es cette incidence répercutée dans la mémoire.

Incapable de voir, je rejoins les berges, celles où j’apprends à te perdre. Le bateau glisse un peu plus
loin, sur la partie du fleuve que l’on ignore. Les chœurs ont cessé de chanter. Il a fallu la nuit pour
envelopper et couvrir de laine ces voix d’église. La nuit surprend la peur et son goût inconsidéré
pour les visages que l’on sème.

Le silence et la matière font secrètement connaissance. Le quai crie tout en bas. Le bateau imprègne
un paysage empressé de regards, les environs blessés, les coureurs de pierre, le décor si bien
reconstitué de leurs vies. J’entends le possible naufrage.

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