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Citation de art-bsurde


Le débat sur les vertus de la prison est aussi ancien que l'institution elle-même. Durkheim, en 1893, mettait en doute les vertus correctrices et dissuasives de l'emprisonnement. Théorique d'abord, la discussion concerne le principe même et les objectifs de l'incarcération. Que cherche-t-on en mettant un homme en prison ? La punition du criminel, le déploiement d'une force de dissuasion efficace, la protection de la société, la réhabilitation et la réinsertion du fauteur de troubles, tout cela à la fois ? La dernière grande loi sur les prisons, qui date de 1997, se contente de définir le service public pénitentiaire comme ayant en charge « une mission de sécurité et de réinsertion. » Les termes du débat dépendent de la priorité qu'accorde chacun à l'un ou l'autre de ces objectifs et le socle philosophique que suppose ce choix. Les partisans d'une prison éducative pensent, avec les positivistes de la fin du XIXe siècle, que le crime n'est pas le pur produit d'une volonté libre capable de choisir entre le bien et le mal, mais qu'il dépend d'un ensemble de facteurs biologiques, sociaux et psychologiques dont le coupable n'est pas responsable. En 1978, Pierre Aymard, ancien directeur de l'administration pénitentiaire, décrivait la population carcérale comme étant ceux que « les institutions familiales, religieuses, scolaires, d'assistance sociale et le monde du travail n'ont pas réussi à intégrer dans la vie « normale » ».
Du coup il ne suffit pas de punir ces individus, la société doit assumer sa propre responsabilité en permettant leur sauvetage.
[…]
Le caractère expiatoire de la prison témoigne de la manière dont le corps social réaffirme sa solidarité dans une commune réprobation du crime. Au fond, la principale fonction de la prison est peut-être là : en délimitant un monde d'exclus et de parias, en maintenant les conditions d'un cérémonial expiatoire, elle rassure et rassemble le corps social.
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