Bande de lâches ! Abrutis ! C'est là tout votre courage ! Vous en prendre à deux innocents ! Vous me faites honte ! Vous devriez vous précipiter à l'église ! Dieu doit certainement vous mépriser pour un acte si lamentable. À sa place, je ne vous pardonnerais pas un comportement si répugnant ! C'est là tout votre respect dans les commandements divins ? L'amour de son prochain !? La compassion ? Je comprends pourquoi Claire vous a fui ! Vous êtes minables déplorables, vils ! Aucun mot n’est assez déshonorant pour vous caractériser !
« je vous dis que... », « De source sûre... », « Moi, à mon avis... », « D'après ce qu'on m'a dit... ».
Et les langues allaient bon train. Peu de ces personnes se contentaient d'écouter, sans prendre part à cette débauche de paroles. Il pensa que c'était probablement ceux qui en savaient le plus, qui en disaient le moins et inversement...
Elle n'aurait su dire pourquoi, mais ces individus ne lui inspiraient pas confiance. Pire, ils l'effrayaient. Elle avait un mauvais pressentiment. Elle les connaissait, ils étaient du village voisin et le chef du groupe était le fils du comte de Malterre. Leur mauvaise réputation et leur comportement de crapules l'alarmaient.
Il ne mentait pas. Il s'était habitué à son visage boursouflé, étiré, strié. Il ne le trouvait même plus laid. « L'amour est aveugle », disait-on, eh bien, il était amoureux et il ne la voyait pas avec un regard semblable à celui des autres !
Hélas, je crains que ce ne soit pas demain la veille que les violeurs seront condamnés comme des criminels. Tant que les jurés ne seront que des hommes, il y aura toujours suspicion, pour savoir si la femme ne l'a pas cherché.
C'est peut-être une erreur que de croire qu'elle a mis fin à ses jours, même si c'est une éventualité à ne pas rejeter. On ne prend pas ce genre de choses, quand on veut renoncer à notre monde.