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Citation de opera64


Au 119, les écoutants sont formés pour entendre le pire. Après les appels les plus difficiles, ils ont la possibilité d'en parler : c'est toujours le cas lorsqu'un abus sexuel commis par une femme, généralement une mère, est signalé. "Nous savons que cela existe mais il est vrai que cela reste difficile à entendre : il y a toujours un moment où, par réflexe, on se dit que ce n'est pas possible, que la personne qui nous appelle fabule ou délire", précise un écoutant ; "cela semble tellement irréel. Mais notre travail est d'aller au-delà, de mettre de côté nos préjugés."

Ici comme ailleurs, le tabou est palpable. Les écoutants remarquent par exemple qu'il est difficile de nommer les choses : de lier verbalement l'abus lui-même et le fait qu'il a'agisse d'une femme. Et si l'on parle communément d'"abuseurs", le terme "abuseuse" n'existe pas.

Comme il y a 20 ans, lorsque les témoignages sur la pédophilie masculine ont vu le jour, ce sont rarement les victimes qui appellent. "Certains éducateurs, certains soignants préfèrent contacter le 119 plutôt que la justice parce que ce qu'ils ou elles ont vue leur paraît tellement inconcevable qu'ils ont besoin que quelqu'un leur confirme que c'est possible", explique Annie Gaudière. p26
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