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Citation de Danieljean


Wellan alla s’allonger sur son lit en pensant aux paroles de Thydrus. S’il était vrai qu’il éprouvait de tendres sentiments pour Sierra, elle lui avait déjà dit ce qu’elle en pensait. « De toute façon, il y a encore une chance que je puisse rentrer chez moi », songea-t-il. « Je ne voudrais pour rien au monde lui briser le cœur… » Il s’endormit quelques minutes plus tard, mais se réveilla subitement en pleine nuit. Normalement, lorsque ça lui arrivait, ce n’était jamais bon signe. Il sortit de sa tente et scruta les environs. C’est alors qu’il aperçut Sierra, enveloppée dans sa cape, assise devant un feu qu’elle avait rallumé. Il décida d’aller lui tenir compagnie.

— C’est de l’insomnie ?

— J’ai réussi à dormir un peu, puis je me suis mise à me retourner sans arrêt dans mon lit, alors j’ai décidé de prendre l’air. Il lui prépara du thé.

— Tu es trop bon pour moi, Wellan. La gratitude a ses limites, tu sais.

— Pas pour moi. Tu as rendu mon naufrage à Alnilam plus intéressant qu’il aurait pu l’être.

— Mais je t’expose constamment au danger.

— C’est plus excitant que les quatre murs d’une cellule, crois-moi.

— Et tu ne demandes jamais rien en échange de tes bienfaits.

— Ça irait à l’encontre de mes valeurs.

— Tu es décidément un homme déroutant. Sierra accepta le thé fumant, qu’elle se mit à boire à petites gorgées.

— À quoi étais-tu en train de penser avant que je vienne troubler ta quiétude ?

— Je faisais le point sur ma vie, avoua-t-elle.

— Tu songes à changer de carrière ?

— Très drôle. En réalité, c’est mon avenir après la guerre qui me tracasse. Avant ton arrivée, j’étaispersuadée que je mourrais sur le champ de bataille, mais grâce à toi, je pourrais survivre à tout ça.

— Et tu n’as rien prévu pour ensuite.

-Non…

— À mon avis, tu as deux choix : ou bien tu restes dans l’armée et tu établis des postes de garde permanents partout sur le continent pour protéger les prochaines générations, ou bien tu te découvres une nouvelle passion comme l’astronomie, la gastronomie ou la médecine. Sierra fit la grimace.

— J’ai toujours aimé les sciences, avoua-t-elle, mais je ne sais pas si je serais capable de passer le reste de mon existence enfermée dans un laboratoire.

— Mais si tu travailles dans celui de Skaïe, tu ne devrais pas t’ennuyer.

— C’est vrai, mais je préfère ta première idée. La création de forts me permettrait de rester libre et de continuer de vivre au grand air. Et toi, que feras-tu si jamais tu te retrouves coincé ici pour toujours ?

— J’aimerais visiter tous les pays où tu ne m’as pas encore emmené, maîtriser votre langue et écrire mes mémoires.

-Est-ce que l’idée de ne jamais pouvoir rentrer chez toi t’effraie ?

— Non, avoua Wellan. Je possède une remarquable faculté d’adaptation. Je crois que la vie mérite d’être vécue peu importe où elle nous entraîne.

À sa grande surprise, Sierra déposa son thé et se réfugia dans ses bras.

— Merci encore de m’avoir sortie de là…

Il la serra contre lui en lui transmettant une douce vague d’apaisement.

— Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines, soupira-t-il. Il nous reste à combattre les Aculéos, l’armée de Javad et une pieuvre géante. Sierra éclata de rire.

— Je pense que si tu trouvais un portail pour retourner dans ton monde, je t’empêcherais de l’utiliser. Je ne suis plus capable de me passer de toi, Wellan d’Émeraude, et c’est ta faute. Elle garda le silence pendant un moment.

— Nous avons tellement de pain sur la planche que j’ai l’impression qu’il n’y aura plus jamais de répit et nous en aurions vraiment besoin, cette année, ajouta-t-elle.

Je ne veux pas passer pour un oiseau de malheur, mais je doute que les guerriers-taureaux de Javad et Tramail éprouvent le même besoin viscéral que les hommes-scorpions de disparaître pendant tout un mois.

— Ouais, c’est ce que je me disais aussi… -

Il me semble qu’une douche chaude nous ferait du bien, suggéra-t-il. Elle releva la tête avec un regard intéressé.

Avec un sourire, Wellan les transporta tous les deux dans son appartement de la forteresse.
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