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Citation de enkidu_


On sait assez que tout ce qu'il y a eu d'homme distingués tant parmi les anciens que parmi les modernes, tous les savants recommandables par leurs travaux ou leurs lumières, se sont accordés à regarder les préceptes de Pythagore comme symboliques, c'est-à-dire comme renfermant, au figuré, un sens très différent de celui qu'ils paraissaient offrir au propre. C'était l'usage des prêtres Égyptiens, chez lesquels il les avait puisés, de cacher leur doctrine sous l'écorce des paraboles et des allégories. Le Monde était à leurs yeux une grande énigme dont les mystères, revêtus d'un style également énigmatique, ne devaient jamais être ouvertement divulgués.

Ces prêtres avaient trois sortes de caractères, et trois manières d'exprimer et de peindre leurs pensées. La première manière d'écrire et de parler, était claire et simple ; la seconde, figurée ; et la troisième, symbolique. Ils se servaient, dans la première de caractères usités par tout le monde, et prenaient les mots dans leur sens propre ; dans la seconde, ils employaient des caractères hiéroglyphiques, et prenaient les mots dans un sens détourné et métaphorique ; enfin ils faisaient usage, dans la dernière, de phrases à double sens, de fables historiques, astronomiques ou de simples allégories. Le chef-d’œuvre de l'art sacerdotal était de réunir ces trois manières, et de renfermer, sous l'apparence d'un style simple et clair, le sens vulgaire, le figuré et le symbolique. Pythagore a cherché cette sorte de perfection dans ses préceptes, et souvent il l'a atteinte ; mais celui de tous les théosophes instruits dans les sanctuaires de Thèbes ou de Memphis, qui a poussé le plus loin cet art merveilleux, est sans doute Moïse.

La première partie de son Sépher, appelée vulgairement la Genèse, et qu'on devrait nommer le Bereshith de son nom originel, est en ce genre l'ouvrage le plus admirable ; le tour de force le plus étonnant qu'il soit possible à un homme de concevoir et d'exécuter. Ce livre, qui contient toute la science des antiques Égyptiens, est encore à traduire, et ne pourra être traduit que lorsqu'on se sera mis en état d'entendre la langue dans laquelle il a été primitivement composé. (pp. 402-404)
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