Antoine Michelland

Marie-Charles David de Mayréna vient s'ajouter au petit cénacle d'aventuriers illuminés ou mégalomanes dont j'aime à découvrir l'histoire.

Il y rejoint, entre autres, Antoine de Tounens, James Brooke, Aimé Victor Olivier et Constantin Phaulkon qui tous, avec des fortunes diverses ont forcé leur destiné pour régner plus ou moins temporairement sur des contrées très éloignées de leur Europe natale.



La trajectoire de Mayréna semble celle d'un nostalgique de l'Empire qui se trompe systématiquement de camps.

Soldat courageux, politique par opportunisme, banquier sulfureux, sa geste asiatique doit dans un premier temps plus à sa banqueroute qu'à de véritables convictions.

Beau parleur et sans doute doué de réelles capacités de persuasion, il parvient à manœuvrer son monde mais son patriotisme semble néanmoins sincère.



Considérant les atermoiements et les duplicités des pouvoirs politique et diplomatique de l'époque, Mayréna apparait comme un électron libre qui, malgré sa singularité, participa à la curée coloniale qui bouleversa l'Asie et contribua à façonner le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.



Une individualité étonnante, un personnage de roman.

Un livre sympathique pour découvrir cette reine hors du commun, mais cela reste un peu superficiel. Je n'ai pas eu le sentiment de vraiment apprendre à la connaître en profondeur, sauf peut-être sur ses années de jeunesse. J'aurais aimé également que l'auteur s'attache davantage à nous présenter le contexte politique et historique de la Belgique.