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Critiques de Ariadna Efron (1)
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Chronique d'un goulag ordinaire : (1942-1955)



L’auteure est la fille de la grande poétesse russe, Marina Tsvetaïeva (1892-1941), et de Sergueï Efron (1893-1941), agent du NKVD, le précurseur du KGB.

Ariadna Efron (1912-1975) aura passé à peu près 14 ans de ses 62 ans d’existence dans le goulag : d’abord dans la région des Komis, 1100 kilomètres au Nord de Moscou et ensuite à Touroukhansk en Sibérie, 2.854 kilomètres à l’est de Moscou.



C’est de ces endroits paradisiaques qu’elle a écrit une multitude de lettres à ses 2 tantes Elisaveta "Lilia" Efron (1885-1976) et Anastasia "Assia" Tsvetaïeva (1894-1993). Ces lettres forment sur 250 pages la première partie du recueil, la deuxième partie est constituée par des pages de souvenirs d’enfance d’Ariadna Efron, sur une trentaine de pages.

L’ouvrage a été traduit du Russe par Simone Goblot qui en a assuré également l’avant-propos et de fort utiles commentaires.



Ariadna Efron était également une artiste peintre et sur la couverture figure un détail de son tableau d’une paysanne avec fichu rouge sur les bords du fleuve Ienisseï en Sibérie.



Dans une première lettre à sa tante Elisaveta en date du 18 avril 1942, elle se dit "follement inquiète" de ne pas avoir eu des nouvelles de papa et maman. La pauvre ignorait que sa mère s’était pendue le 31 août 1941, 2 semaines après que son père fut fusillé à Orel, dans la forêt de Medvedev, le 16 août 1941, au bout de 2 années de taule.



La description de la vie des bagnards tant au Grand Nord qu’en Sibérie asiatique par l’auteure est saisissante, bien que moins dure que les "Récits de Kolyma" de Varlam Chalamov, "Le ciel de Kolyma" d’Evguénia Guinzbourg et sûrement de l’œuvre gigantesque du Nobel Soljenitsyne "L’Archipel du Goulag".



Comme l’indique à juste titre Simone Goblot son témoignage est précieux dans la mesure où il nous aide à nous représenter ce qu’on pourrait nommer "un goulag ordinaire", par opposition aux horribles camps gérés par le NKVD du temps du petit père du peuple, Staline de 1922 à 1953.



Puis, il y avait aussi une censure stricte et s’adressant à des personnes âgées, l’auteure a manifestement voulu leur éviter le pire, au point même qu’elle a réussi à évoquer des tableaux attachants et pittoresques.



Ce n’est d’ailleurs que 2 ans après la mort de Staline qu’Ariadna Efron trouvera finalement la liberté, en 1955. Les 20 ans qu’ils lui resteront à vivre, elle les a consacré d’une part à réhabiliter le nom de son père et à éditer l’œuvre magistrale de sa mère.



Outre pour le cadre historique et l’environnement humain, ce recueil mérite en plus la lecture pour la beauté de la plume de l’auteure. À plusieurs endroits Ariadna Efron se montre, en effet, la digne fille de sa mère.



Ainsi, dans une lettre du 1er janvier 1945, elle note : "Je meurs d’envie de retourner à la maison, je désire follement voir les manuscrits de Maman, tout ce qui reste d’elle, tout ce qui la concerne. Son souvenir en moi ne faiblit pas, et ni mon chagrin ni ma douleur ne s’apaisent avec le temps."

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