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Citation de Cielvariable


Il importe de retenir que, pour que l’on puisse parler de trouble, les symptômes et manifestations de l’anxiété doivent entraîner nécessairement un dérangement du fonctionnement quotidien.

Le tableau suivant présente les peurs qui sont normalement observées à différents âges. Elles font partie du développement normal de l’enfant et sont donc très souvent transitoires, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles devraient être banalisées ou qu’aucune intervention n’est nécessaire. Tout est relatif au niveau de détresse de ceux qui les vivent.

Le trouble panique (TP)

Le trouble panique est constitué d’inquiétudes à propos des conséquences ou des effets possibles des attaques de panique, qui surviennent normalement sans crier gare et se vivent douloureusement.

Juliette a l’impression que la folie la guette, puisqu’elle vit des attaques de panique qui entraînent des sensations de vertige, de chaleur et d’étourdissement.

Thomas refuse d’aller au lit, puisqu’il a déjà fait une attaque de panique en pleine nuit et a cru être atteint d’une grave maladie, tellement son cœur battait à toute vitesse.

Sandrine explique à l’intervenante scolaire qu’elle se sent dépressive, puisqu’elle ne se comprend plus : elle devient très mal sans raison et ne sait pas comment éviter de revivre ce cauchemar.

Petit récit de psy

À douze ans tout juste sonnés, Mathis était convaincu de souffrir d’un problème cardiaque. Dirigé à ma clinique par son pédiatre, il m’expliqua qu’il pouvait, tout à coup et sans avertissement, sentir son cœur battre comme s’il venait de sprinter, être en sueur, avoir une vision troublée, sentir des picotements au niveau des bras et du visage, avoir le souffle court et trembler de tout son corps. Le malaise durait normalement de dix à vingt minutes, puis repartait en laissant le jeune dans la honte d’avoir été (à ses yeux) aussi faible, et dans la crainte d’en revivre un autre. Sur une échelle d’inconfort psychologique graduée de 1 à 10, Mathis plaçait ces attaques à 12…

Peu de temps après qu’il a commencé le traitement, les crises ont cessé par elles-mêmes, disparues comme par magie pendant un an, et la thérapie a alors été interrompue. Il aurait été très valorisant pour moi qu’elles ne se représentent jamais, puisque j’aurais pu me faire croire que j’avais des compétences de guérison qui relevaient presque de la sorcellerie . Elles sont toutefois revenues sans crier gare et c’est à ce moment que Mathis a compris qu’il avait intérêt à attaquer son trouble anxieux de front, plutôt que de vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête continuellement. Grâce à sa discipline quasi militaire, ce jeune s’est investi à plein dans le processus et a complété les exercices proposés de façon assidue. Ses crises sont maintenant bel et bien chose du passé.

Remue-méninges

L’enfant a-t-il déjà vécu une crise de panique ? Quelles sont ses craintes ? Portent-elles davantage sur les symptômes physiques ou sur ses conséquences possibles ? Ses peurs entraînent-elles une modification de son comportement ?
L’agoraphobie

L’agoraphobie est la peur de vivre une situation où il serait difficile de trouver du secours ou de s’échapper en cas de crise de panique ou de symptômes embarrassants (par exemple, peur de vomir en public) ou handicapants (par exemple, peur de s’évanouir). Cette crainte démesurée entraîne l’évitement de situations telles qu’utiliser des moyens de transport (autos, autobus, trains, avions), se retrouver dans des endroits clos (ascenseurs, théâtres), dans des endroits très vastes (stationnements, places publiques), dans une foule ou, encore, simplement, sortir de la maison seul.

Antoine a la peur bleue d’uriner dans son pantalon en classe et d’être par conséquent l’objet de railleries de la part de ses camarades, même s’il maîtrise parfaitement sa vessie.

Laurianne a déjà fait une attaque de panique en voiture pendant un long trajet et, malgré ses demandes répétées de s’arrêter au bord du chemin, ses parents ont poursuivi leur route, en cherchant à la calmer verbalement. Elle craint maintenant d’en faire une de nouveau et de faire face encore une fois à l’impossibilité d’échapper à la situation.

Même si les sorties de secours sont nombreuses et très bien indiquées, Alex refuse d’entrer dans la salle de cinéma.

Remue-méninges

L’enfant a-t-il déjà vécu une crise de panique ou une situation embarrassante en public ? Craint-il que cela ne se produise ? Doute-t-il de sa capacité à solliciter l’aide ou la bienveillance des gens ? Cherche-t-il à éviter certains lieux ? Tient-il systématiquement à être accompagné lorsqu’il se trouve en dehors de chez lui ? Ses peurs entraînent-elles une modification de son comportement ?

Le trouble d’anxiété sociale (TAS)

Le trouble d’anxiété sociale est l’appréhension excessive d’être observé ou au centre de l’attention et d’agir de façon embarrassante ou, pire, humiliante. Cette crainte peut s’étendre à une variété de situations ou n’en concerner qu’une seule.

Rémi panique lorsqu’il marche en direction de l’arrêt d’autobus et sent le regard des autres qui se posent sur lui.

Charlotte est très sociable et toujours entourée d’un bon groupe d’amis avec qui elle interagit aisément. Cependant, lorsque vient le temps de faire des présentations orales devant la classe, sa peur de rougir et de trembler la paralyse complètement.

Christophe est tellement anxieux à l’idée d’être jugé négativement par les autres qu’il ne parle presque jamais à l’école.

Remue-méninges

L’enfant a-t-il du mal à entrer en contact avec les autres ? Vit-il certaines situations sociales (comme les récréations, les temps de pause, les moments de transition) avec une détresse apparente ? Cherche-t-il à se soustraire aux contacts sociaux (comme refuser d’aller aux fêtes, de travailler en équipe, etc.) ? Devient-il démesurément nerveux lorsqu’il doit prendre la parole devant un groupe, que ce soit dans une situation formelle (exposé oral) ou informelle (conversation de groupe) ? A-t-il des amis ? Ses peurs entraînent-elles une modification de son comportement ?
Les phobies spécifiques

Les phobies spécifiques, ou phobies simples, consistent en des peurs excessives et persistantes à l’égard d’une situation ou d’un objet, lesquels sont fuis ou affrontés avec une grande détresse. La phobie entraîne inévitablement une altération du fonctionnement.

Mathilde a peur des chiens à un tel point qu’elle refuse de passer devant la maison bleue en marchant, puisqu’elle entend des jappements en provenance de l’intérieur.

Sachant qu’il prendra l’avion dans un mois, Nicolas a déjà du mal à dormir.

Les microbes inquiètent tellement Justine qu’elle évite de s’approcher des amis de la classe qui toussotent le moindrement et a demandé à être changée de place lorsque sa partenaire de bureau s’est présentée à l’école avec un rhume.

Petit récit de psy

Il ne suffit pas, pour qu’on parle de phobie, que l’objet ou la situation provoque de la peur, du dégoût ou une réaction d’aversion. Un dérangement du fonctionnement quotidien doit aussi être observé. Aussi, lorsque j’ai questionné les élèves au cours d’une animation de groupe dans une classe de première secondaire, afin de savoir qui d’entre eux croyait avoir une ou des phobies, plus de la moitié du groupe a levé la main. La peur des araignées, celle des endroits clos et celle des orages faisaient partie des principales phobies mentionnées. Très bien, alors maintenant, parmi ceux qui se croient arachnophobes, combien perdent plusieurs minutes par jour à vérifier les coins de plafond, les dessous de lit, le derrière des rideaux et les fonds de garde-robe pour s’assurer qu’aucune araignée ne s’y trouve ? Plusieurs mains se sont alors baissées. Même scénario lorsque j’ai poursuivi : Parmi ceux qui se croient claustrophobes, combien préfèrent monter cinq étages par les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur ? Refusent d’aller dans les cabinets de toilettes publiques, même avec une envie pressante ? Déclinent une invitation à une fête, sachant que celle-ci se tiendra dans un sous-sol ? Et encore lorsque j’ai demandé : Qui, parmi ceux s’identifiant comme brontophobes, craint les orages et les éclairs au point de ne plus sortir de la maison dès que le ciel se voile ? S’empêche de prendre part à un voyage en camping ou à toute autre activité de plein air, ou tremble et pleure pendant toute sa durée ? Les phobies spécifiques sont l’expression de peurs si intenses qu’elles commandent une modification du comportement. Par chance, aucun élève de cette classe n’avait réellement de phobie ; par contre, comme elles se présentent chez près de 10 % de la population, il n’aurait pas été surprenant qu’une ou deux mains demeurent levées…

Remue-méninges

L’enfant a-t-il une réaction de peur démesurément intense, face à un objet ou un événement ? Déploie-t-il des efforts pour éviter cet objet ou événement ? Ses peurs entraînent-elles une modification de son comportement ?
Le trouble d’anxiété généralisée (TAG)

Le trouble d’anxiété généralisée est caractérisé par la présence d’inquiétudes démesurées et très difficiles à contrôler à propos d’une multitude d’événements.

Béatrice est tellement inquiète à propos de tout et de rien qu’elle a beaucoup de mal à s’endormir et a des réveils nocturnes fréquents.

Hugo ne cesse de penser à son avenir avec angoisse et appréhension. Il craint de ne pas trouver de métier qu’il aime, de ne pas faire suffisamment d’argent pour vivre de façon autonome et de ne pas rencontrer une femme qui veuille de lui.

Josiane a toujours un petit mal de tête ou de ventre, frissonne constamment, est irritable et sursaute au moindre bruit. Elle pose sans cesse des questions qui reviennent encore et encore, même si on lui a plusieurs fois répété la réponse.

Petit récit de psy

Romy était en deuxième secondaire lorsqu’elle a entamé
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