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Citation de nanoulak


La fresque se refusait à toute vision d'ensemble. Lorsque je reculais de quelques pas, le plâtre cicatrisait aussitôt dans mes yeux, tout se trouvait lissé par le blanc sale et poudreux – il fallait se tenir près, dans le foisonnement des détails qui obligeait à ce déplacement latéral progressif, à cette vision toujours partielle, lacunaire, brouillée par la quantité. C'était un monde tracé en secret, un monde blanc jalousement caché dans le blanc par son auteur, un étalage que personne n’avait sans doute jamais soupçonné. Je contemplais longuement le cavalier et sa monture, comme s'ils venaient de s'extraire, l'un et l'autre – ou l'un dans l'autre – de la mêlée confuse, comme s'ils étaient à eux seuls le galop de la fresque, comme s'ils en étaient le moteur minuscule, l'immobile emballement. C'était un galop tassé, qui n'avait
jamais eu lieu, ce seul galop dans mes yeux, galop de la phrase désormais que je rumine et pousse. Galop de plâtre et de temps mêlés, qui n'avait jamais eu lieu, n'aurait plus jamais lieu.
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