Moi aussi, j'ai donné dans la chaparderie mais ça m'a valu que des calembredaines.
- Tu vois, les gens ne sont pas tels que nous les imaginons. Ils te laissent contempler l'acceptable, et gardent leur vraie nature bien au fond de leur âme. Ils savent qu'elle serait au mieux décevante, au pire, lamentable.
L'oubli est la meilleure chose qui lui soit arrivé.
Et puis nous sommes là pour se souvenir à sa place.
Je fête aujourd'hui mes 85 ans. Mon corps et mon esprit ne sont pas ce qu'ils étaient.
La schizophrénie est le fondement de tout art, de toute création de l'imagination.
Tu vois. Les gens ne sont pas tels que nous les imaginons. Ils te laissent contempler l’acceptable et gardent leur vraie nature bien au fond de leur âme. Ils savent qu’elle serait au mieux décevante, au pire lamentable.
A 8 ans, j'avais déjà visité Prague, Vienne et Barcelone. Les grandes villes de France m'étaient familières. Tout n'était pas rose non plus. Je grandissais dans un monde d'adultes. Il m'était parfois difficile de trouver une oreille attentive à mes problèmes. Je n'avais pas de camarades et l'école, pour moi, se bornait aux cours que me dispensait Marthe, 25 ans. C'était la seule qui se souvenait encore des règles de base de l'orthographe ou des mathématiques....
.... Ainsi esseulé parmi les grandes personnes, j'ai créé naturellement, presque machinalement, mon propre ami...
....Il se nommait Roudoudou et il se trouve que c'était un ours en peluche. Il appartenait à mon père qui me l'avait donné le jour de ma naissance.
Ce n'était pas la belle époque, c'est certain. Mais quand je me souviens de cette période, je la considère comme ma belle époque.
Les hommes débarquaient sur la lune.
Les femmes reprenaient leur vraie place dans la société en brûlant leurs soutiens-goarge.
La jeunesse luttait contre la guerre en écoutant de la musique et en jouant dans la boue.
Sur toute la planète, un vent de changement soufflait et chahutait le monde sclérosé de nos aînés. Mais, en ce temps-là, les bons et les mauvais côtés ne m'intéressaient pas. Disons que j'avais bien mieux à faire que de m'inquiéter de la santé du monde. J'étais trop occupé à incarner tour à tour Cyrano, Hamlet ou encore Ruy Blas.
Il faut dire que j'avais 8 ans.
Mes parents dirigeaient une troupe de comédiens itinérants qui connaissait un petit succès depuis plusieurs années.