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Critiques de Arnaud Macé (4)
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La matière

Y a-t-il une différence entre la matière et l'antimatière? Et si oui, quelle est-elle? Et de quelle forme?

Au sein de ce corpus sur la nature, l'on retrouve des textes des plus grands scientifiques de l'histoire qui ont travaillé sur ce domaine. Des philosophes des lumières à nos jours, de Descartes à aujourd'hui, on retrouve au sein de cet ouvrage des textes passionnant, même si complexes. Qui sommes-nous, et de quoi sommes nous faits? C'est une question éternelle, même si a priori, nous sommes faits d'atomes. Si les théories sur l'homme semblent fondées, qu'en est-il des théories sur la matière environnante? Comment l'homme perçoit-il ce qu'il y a autour de lui? Différemment des autres animaux qui peuplent cette planète. Différemment des abeilles notamment, qui perçoivent les couleurs autrement. Et c'est aussi ça qui fascine. Pourquoi certains voient-ils les choses différemment? L'avenir donnera-t-il des réponses?
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Lire les présocratiques

Cet ouvrage collectif - dirigé par l'immense Luc Brisson - construit un panorama très bien fait sur ce que l'on appelle les "présocratiques", tous ces philosophes - connus et moins connus - qui ont été regroupés sous ce vocable par un philologue allemand de la fin du XIXe siècle, un certain Diels, qui fait référence encore aujourd'hui. Même si cette catégorisation peut donner lieu à débat, elle permet de faire mettre en évidence la GRANDE RUPTURE de la pensée grecque et par delà de la pensée occidentale avec les traditions écrites et orales des millénaires précédents. Plusieurs critères ont été retenus :

1 - Tous ces auteurs ont écrit en prose et non plus en vers.

2 - Ils ont tous écrit en Ionien - cette forme du grec qui s'impose partout à ce moment-là

3 - Et le plus important de tout : ils tentent chacun à sa manière d'expliquer le monde, de comprendre la nature, bref d'apporter des réponses à cette question séminale et fondatrice : le réel est-il intelligible ?

C'est cette démarche qui fondera l'incroyable école de Milet et de Samos dont notre monde d'aujour'hui est l'héritier.

Autant dire que ces auteurs, pour curieux qu'ils peuvent parfois sembler, sont les véritables pères de la pensée moderne.

Ils méritaient bien un petit tour d'horizon rafraîchissant pour nos mémoires !

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Lire les présocratiques

Cet ouvrage collectif sur « les monuments engloutis des origines de la philosophie occidentale » rappelle les limites de nos sources et propose de brèves introductions aux principaux penseurs. Les limites des sources : le nombre des interprétations est incommensurable à celui des fragments fiables. Les auteurs rappellent que le travail philologique d’Hermann Diels n’a guère été dépassé depuis 1902. Ils précisent que l’édition de la Pléiade (1988) reprend telle quelle la sélection de Diels et s’inspire de sa présentation, ce que la Pléiade ne dit pas clairement. Diels traitait chaque penseur de trois points de vue : témoignages, fragments et imitations. La Pléiade n’a pas cette prudence et traite de la vie, de la philosophie des auteurs et de leurs fragments.



Qui sont ces philosophes ? Des poètes inspirés par la mythologie, des penseurs qui se débarrassent du surnaturel, de sages conseillers, des savants, ou tous ceux qui ont le désir de savoir ? Et qui mérite l’adjectif de présocratique ? Faut-il exclure Thalès, figure légendaire ; Pythagore, qui n'a rien écrit ; les pythagoriciens (235 dans la liste de Jamblique) qui ont vécu sur des siècles, souvent après Socrate ; et aussi les sophistes, « imposteur rémunérés », « mercenaires de la rhétorique » ? La première partie rappelle l’influence majeure d’Aristote (détracteur des pythagoriciens) dans l'histoire des idées, et souligne avec humour les biais de nos connaissances (« Théophraste lit Anaximène avec des lunettes péripatéticienne », p 94).



De courtes monographies traitent des écoles (milésiens, sophistes, pythagoriciens) ou des penseurs individuels. L’introduction rappelle la tradition de trois lignées, ionienne, pythagoricienne et italique (p 22). Curieusement Héraclite, cher à Saint-John Perse et à René Char, est absent de ces lignées mais il a sa monographie, et inversement pour Zénon d’Elée, Cher à Valéry. Sans surprise, Pythagore n’a pas sa monographie (« La doctrine de Pythagore : une absence » p 106) et les Pythagoriciens ont droit à 12 pages (212 dans la Pléiade).



Certains d’entre nous connaissent les philosophes antiques et d’autres un peu les poètes. Ils puisent chez les présocratiques des idées et une inspiration que leurs auteurs pourraient ne plus reconnaître. Ce livre rénove la curiosité et le plaisir des uns et des autres. Comme le dit Jaccottet « La préférence que nous vouons […] aux philosophes présocratiques a quelque chose de désespéré. Hommes au regard terni, nous désirons violemment ces yeux clairs ».

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L'atelier de l'invisible

Critique de Lauren Malka pour le Magazine Littéraire



Selon Arnaud Macé, collaborateur au Magazine Littéraire, la philosophie est avant tout une pratique. Dès lors, son apprentissage, comme celui de toute pratique, repose sur l'entraînement. Dans L'Atelier de l'invisible, il prend pour exemple l'oeuvre de Platon, qu'il décompose avec autant de rigueur que de dextérité. Tout en expliquant avec clarté la pensée platonicienne, il propose une méthode pour aborder toutes les philosophies. Chez Platon, l'artiste et l'artisan sont méprisés, considérés comme étrangers à la recherche de la vérité. « Si tu veux prendre un miroir, explique-t-il dans La République, et le présenter de tous cotés tu verras vite le soleil et les astres du ciel, la terre, toi-même et les autres êtres vivants (...) Oui mais ce seront des apparences et non pas des réalités ». Pourtant, explique Arnaud Macé dans le livre qu'il lui consacre, avant d'exclure les artisans de sa cité idéale, Platon s'inspire de leur rapport aux choses et de leur savoir-faire pour établir - c'est le titre de l'ouvrage - « L'Atelier de l'invisible ». C'est en ouvrant la porte de ce lieu, en explorant cette source infinie d'analogies, qu'Arnaud Macé découvre un accès privilégié à Socrate, à Platon et au savoir.



Comme il le rappelle, Socrate ne cesse de dresser, dans ses dialogues, « à propos du moindre sujet de conversation, une analogie avec les procédures et les prestations des arts et métiers ». Calliclès lui en fait d'ailleurs le reproche : « Par les dieux, franchement, tu ne cesses donc jamais de parler de cordonniers, de cardeurs, de cuisiniers et de médecins, comme si c'était de ces gens-là que nous parlions ! ». Mais quelle matière à penser y trouve-t-il et de quelle façon peut-on, à notre tour, utiliser cette boîte à outil philosophique ?



C'est avant tout l'artisan lui-même que l'on y trouve, comme modèle métaphorique du philosophe. De même que le premier fabrique des lits - célèbre exemple - en gardant toujours à l'esprit la forme unique de l'idée « Lit », le second apprendra à connaître toutes les dispositions possibles de l'âme humaine et de la Cité pour les façonner. Observer, envisager la multiplicité des formes et des combinaisons possibles, diviser, rassembler... à travers ce langage technique, cette métaphore artisanale soutenue tout au long du livre et un sens extrême du détail - empruntés aux pères dont il se revendique - Arnaud Macé décrit les expériences des premiers artisans du savoir et définit la vocation du philosophe. Une vocation qui consiste à faire, pour la totalité du réel, « ce que le menuisier du Cratyle sait faire pour la navette ou pour le lit ». Loin de la définition du penseur isolé dans sa tour d'ivoire, le philosophe idéal incarné par Socrate est ici envisagé comme un ouvrier du réel qui intervient sur le versant le plus empirique des idées.



Parmi les riches enseignements qui se dégagent de ce livre, on retient notamment la superbe analogie entre la vie affective et les mouvements antagonistes d'une marionnette, dirigée d'un côté par le plaisir et de l'autre par la douleur. Cette métaphore des incohérences de l'âme humaine, révèle mieux que toute autre la faiblesse du savoir face à l'affect et la nécessité même de la quête philosophique, à laquelle nous exerce cet essai habile et audacieux.
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