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Citation de Giovanni59


Lorsqu’elle ouvre le portail de bois tressé qui marque l’entrée du jardin aux herbes d’Élysée, elle s’aperçoit qu’une brume légère et délicate comme un nuage de lait dans le thé du quatre heures commence à envelopper le bois aux bouleaux vers lequel elles se dirigent. Un autre jour, elle aurait trouvé ça tout à fait charmant, mais, aujourd’hui, elle n’aime pas trop ce qu’elle voit. Elle sait ce que cette brume veut dire. Dans quelques dizaines de minutes, le ciel va s’assombrir et donner une teinte chaude aux sapins qui entourent le terrain de sa grand-mère. Des fumées blanchâtres vont s’élever des montagnes et la lumière va devenir étrange, irréelle. Les feuilles vert tendre des bouleaux, les herbes sèches de la couleur des blés, les racines indisciplinées qui traversent les sentiers, tout va se transformer ; et il ne restera qu’une couleur étouffante et menaçante, ce rouille sombre des orages d’été qui lui rappelle le sang des poulets qu’Élysée fait parfois bouillir dans l’eau du chaudron à baumes, et qu’elle déteste par-dessus tout.
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