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Citation de Charybde2


À vrai dire, et contrairement aux autres créations de Marvel soigneusement ancrées dans la réalité urbaine contemporaine, le Docteur Strange est un desdichado qui ne fréquente guère ses semblables. Il semble éviter avec soin les rues commerçantes et le district financier. On cherche en vain dans ses aventures les fétiches de verre et d’acier de la modernité, la skyline de New York, la publicité et les mass-médias (à l’exception, donc, de la télévision, dans l’aventure déjà citée du numéro 129). Ses ennemis ne sont pas les mafieux ou les malfrats crasseux qui hantent les ruelles obscures de la ville protégée par les Avengers. Son terrain de jeu n’est pas non plus celui des adolescents chéris de la société de consommation, protagonistes de Spiderman ou des X-Men. Et puis on note l’absence des laboratoires des habituels savants fous de la Marvel. ici, peu de technologie, pas la moindre trace d’une vie de famille et aucune marque du quotidien consumériste américain.
Où, donc, dans Docteur Strange, se situe la raison qui s’opposerait à la mystique, à l’ineffable, à la pure puissance et aux énergies inquantifiables de l’esprit ? Où diable est passé l’Occident ?
Nulle part ailleurs, croyons-nous, que dans l’esprit de son créateur, Steve Ditko, et dans sa main de dessinateur. La raison du Docteur Strange, c’est le trait, ce sont les contours des figures fermement cernées et le découpage soigneux des planches ; c’est l’activité permanente de découpage image par image du monde. Ce n’est pas tant la rationalité de l’Occident : c’est la rationalité de la bande dessinée. (Tristan Garcia, Un héros de l’esprit – Dr Strange, 1963)
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