Deux hommes cagoulés sortent à toute vitesse de l'abbaye de Val-Dieu, deux sacs de sport bien remplis à la main. Aussitôt, ils grimpent dans une voiture, conduite par Jean-Marie. Une fois arrivés au port, ce dernier abat froidement ses deux co-équipiers, histoire d'avoir moins de pactole à partager, et appelle Eddy pour le prévenir que tout est ok. Arrivant à bicyclette, l'homme prend aussitôt des initiatives, flingue Eddy et balance son corps à la flotte...
Boule, un vieux garagiste, troque sous le regard éberlué de ses deux fistons, Gaz et Dante, qui bossent avec lui, une BMW contre une vieille pétarade. Ignorant ce qui se cache dans le coffre de la voiture, Boule ne sait évidemment pas à quoi il vient de s'exposer puisque ses gamins le retrouveront, le soir-même, mortellement blessé dans son garage...
Voilà un scénario qui ne manque pas d'originalité et de maîtrise. En effet, Benjamin Fischer nous livre la version de ce braquage en trois points de vue différents, sans ordre chronologique. Un braquage perpétré par des bras cassés, fomenté par des hommes véreux, tous à la gâchette facile. Des points de vue qui permettent, au fil des séquences qui s'imbriquent, de comprendre le déroulement des faits, les tenants et les aboutissants. L'auteur nous offre ainsi un album à la fois noir et cocasse, tant les protagonistes sont tous des bras cassés et ne maitrisent rien. Un scénario choral fantasque, parfaitement maîtrisé et au final inattendu. Graphiquement, Georges Van Linthout, de par un lavis en noir et blanc élégant, nous plonge dans une ambiance grisâtre et réaliste aux décors désolants.
Père et fils réunis pour un album truculent...
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Le titre aurait tout aussi bien pu afficher Braquages de bras cassés.
Une attaque parfaitement orchestrée de prime abord.
Dans le tableau, incluez-y la présence de deux bouffons de la cambriole aux neurones puissamment frigorifiés.
La résultante, des dommages collatéraux inimaginables et un goût fraîchement prononcé pour la vengeance définitive.
Liège.
Ciel gris, humeur des protagonistes raccord.
Une histoire en trois actes.
Trois tableaux distincts pour un seul et même récit.
Ce même drame vu par l'oeil de tous les acteurs.
Le procédé est original.
Un dessin en noir et blanc pour coller au plus près à l'ambiance générale, le ton est donné, inutile de sortir les cotillons, ce serait gâché et totalement inopportun.
Les aspirations des uns et des autres sont toutes les mêmes, sortir de cette impasse de vie sans véritablement y croire ni s'en donner les moyens.
Des auteurs attachés à leur ville qu'ils croquent joliment, y relatant même certains faits réels dans un final justicier tragique.
Trois angles d'approche originaux convergeant vers un épilogue forcément dramatique.
Le moment est plus que plaisant malgré ce fichu ciel apocalyptique omniprésent.
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La Cabane c’est une histoire de retrouvailles. Olivier et Nicolas vont retrouver leur ami Benjamin qui vient de sortir de prison. Après avoir passé dix ans derrière les barreaux, Benjamin va retrouver ses deux potes à la cabane. La cabane, c’est leur endroit à tous les trois. Ils l’ont construite avant l’incarcération de Benjamin, il y a 10 ans.
10 ans après l’Affaire qui a mené un des trois amis en taule, il est l’heure de solder les comptes pour ces trois potes trentenaires.
Grâce aux flashbacks lors de la remémoration des souvenirs de Nicolas et d’Olivier, le voile est levé sur les éléments de l’Affaire qui a mené Benjamin en prison.
Nicolas et Olivier ont-ils des choses à se reprocher ? Benjamin est-il venu à la Cabane pour se venger ?
Le suspens est maintenu jusqu’à la toute fin de cette BD très réaliste.
Benjamin Fischer, le scénariste a choisi de traiter de sujets très peu abordés en BD, la délinquance et le trafic de drogue.
Les dessins de Stibane apportent une touche réaliste à ce thriller psychologique et social.
Une BD plaisante à lire et digne des meilleurs thrillers.
Pour les amateurs de BD, de thriller psychologique ou de polars, ou les trois à la fois, La Cabane a été écrit pour vous.
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Je n'ai pas été trop séduit par ce petit polar qui raconte les bêtises d'un trio de jeunes de 20 ans. Ils se retrouvent dix ans après le retour de l'un de leur camarade de prison. Il semble avoir payé pour les deux autres. L'heure des comptes a sonné autour d'une cabane dans les bois.
Ce récit traduit la délinquance dans laquelle on peut tomber quand on est jeune. Puis, avec l'âge, on prend du recul et de la hauteur et on arrive même à construire quelque chose comme une famille ou une belle vie professionnelle. Le thème central reste tout de même la lâcheté en amitié. Pour ceux qui l'ont connue, cela peut faire très mal. Les apparences sont souvent trompeuses...
C'est un propos assez psychologique avec beaucoup de dialogues autour d'un feu de camp. Certes, il y a les flash-back qui nous replongent dans le passé de ces protagonistes sans envergure. On évite tout de même l'ennui.
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Une construction habile et bien maîtrisée. La narration est déclinée en plusieurs points de vue.
Les personnages sont de sympathiques losers. Un dessin en noir et blanc et des dialogues tragi-comiques font de cette bande dessinée une réussite. Très agréable à lire.
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Trois amis se retrouvent après que l'un d'eux ai fait 10 ans de prison.
On comprend peu à peu le pourquoi et le rôle de chacun dans l'histoire.
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J'ai reçu cette BD qui a été lancée par un crowfunding il y a quelques mois. Elle met en scène la biographie du maraicher François Sonnet qui suite à un changement de cap dans sa carrière décide d'embrasser la vie paysanne.
Je ne suis pas un adepte des bandes dessinées mais j'ai apprécié ce ton léger et quelque peu facétieux qui raconte les interrogations de ce nimaculteur, son cheminement qui l'amène à mettre en place son champ cultivé avec respect pour la Terre. Grâce à son travail il a mis en place un système d'auto cueillette qui permet à quelques familles de s'alimenter sainement au fil des saisons. Cette œuvre collective nous explique le concept de GAC, de la permaculture et l'importance de préserver la biodiversité. Elle remet aussi les pendules à l'heure concernant la labellisation BIO et l'absurdité de la Politique Agricole Européenne.
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Dans cette bande dessinée les auteurs nous racontent l'histoire vraie de Miriam Lopez, une mère de famille, qui vit dans la ville mexicaine d'Ensenada et qui s'est fait enlever un jour de 2011 par deux hommes cagoulés alors qu'elle allait chercher ses quatre enfants à l'école.
Elle se rendra compte plus tard qu'elle est en fait détenu dans une caserne militaire, où, accusée d'être narcotrafiquante, elle va subir de nombreuses violences tant morales que physiques.
En quelques sortes victime de la loi "Arraigo" qui permet de détenir pendant 80 jours toutes personnes suspectées d'appartenir à un réseau criminel, Miriam va se battre à l'aide de son mari et d'une association de défense des droits de l'homme, pour s'échapper de l'enfer qu'elle vit.
Une histoire très dure mais touchante et intéressante.
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