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Citation de NMTB


Un dimanche, Diego Velasquez se rendait à la messe ; et, en sa qualité de gouverneur, il était accompagné des personnes les plus qualifiées de la ville, ayant pris soin de placer Cortès à sa droite, pour lui faire honneur. Une sorte de truand, que l'on appelait Cervantès le Fou, marchait devant eux, grimaçant et disant des bouffonneries pour amusement de ses patrons : « Diego ! Diego ! quel capitaine tu choisis là ! Il est de Medellin, en Estramadure ; capitaine bien fortuné ! J'ai peur, Diego, qu'il ne t'échappe en se soulevant avec sa flotte. Je le tiens pour très-expert en ses affaires. » Il lançait d'autres folies, toutes empreintes de mauvais desseins. Et parce qu'il les disait dans ce sens, Andrès de Duero, qui marchait à côté de Cortès, le frappait sur la nuque en lui criant : « Tais-toi, ivrogne, bouffon ! Cesse d'être un coquin ; nous savons bien que ce n'est pas de toi que viennent ces malices, sous le couvert de plaisanteries. » Mais le fou continuait : « Vive, vive mon patron Diego ! Vive son fortuné capitaine Cortès ! Et je te le jure, mon maître Diego, pour ne pas te voir pleurer la mauvaise emplette que tu viens de faire, je veux m'en aller avec Cortès vers ces riches contrées. » On tint pour que les Velasquez, parents du gouverneur, donnèrent des pièces d’or a ce mauvais plaisant pour qu'il lançât ces malices sous le couvert de bouffonneries. Or, tout cela devint vérité, comme il l'avait annoncé ; car on dit que les fous frappent souvent juste quand ils parlent.
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