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Citation de enkidu_


Quant à la raison pour laquelle les érudits, dans leur ensemble et au mépris des textes et de leur interprétation littérale, veulent obliger les Juifs contemporains des débuts du Christianisme à ne pas s’exprimer en hébreu, je la laisse deviner au lecteur. Ce point est à ranger au nombre d’autres lieux communs aussi faux et aussi répandus, telle par exemple l’idée d’une rédaction originelle des Évangiles en grec commun (ou koïné). Si l’on affirme que les Juifs du Ier siècle, en Palestine, ne savaient plus l’hébreu, ne le parlaient ni ne l’écrivaient (ne le lisaient ?), ça n’est pas seulement par feinte ou réelle ignorance de la littérature hébraïque, bien vivante cependant, de ce siècle, des précédents et des suivants ; c’est surtout dans le but, toujours tacite mais toujours répété, de ruiner avant même qu'elle soit formulée toute hypothèse d’une rédaction originellement non grecque (et, subsidiairement, non araméenne) des Évangiles et des autres textes du Nouveau Testament, ainsi que de tant d’apocryphes (anciens) alors que cette hypothèse semble immédiatement d’élémentaire bon sens au vu de la syntaxe et, je dirai, de la mentalité, de ces textes et de toute rétroversion vers l’hébreu à laquelle on peut et doit les soumettre.

Bar Kocheba, vers 135 apr. J.-C., rédigeait ses lettres en hébreu, des lettres au jour le jour, pas des pièces de rhétorique ; les rabbins de Judée et de Galilée s’exprimaient en hébreu, savamment ou trivialement, avant comme après 70, ainsi qu’en témoignent à longueur de pages et de volumes tant d’apocryphes de l’Ancien Testament que nous ne possédons plus qu’en traduction mais qui exhibent, dans les tournures, dans le style et dans la grammaire des langues auxquelles ils ont abouti, leur origine évidemment hébraïque ; ainsi qu’en témoignent, plus directement encore, la Mishna, le Talmud occidental, le Midrash Rabbah, l’Aboth d-Rabbi Nathan, etc.

Quelle preuve de plus veulent-ils donc, ceux qui, pourtant renommés spécialistes, ne savent même pas reconnaître en quelle langue (d’usage, dès lors, vernaculaire) a été forgé un calembour repérable d’emblée ? (pp. 35-36)
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