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Citations de Bernard Hours (8)


L’hôpital est rêvé par beaucoup de malades comme le lieu d’une trêve sociale imaginaire, alors qu’il se révèle comme un champ d’affrontements où s’exacerbent les inégalités sociales. L’égalité dans la maladie n’existe pas et cette prise de conscience est inacceptable. À quoi bon dès lors vivre en société, protestent les malades impatients.

Suivant une chaîne imaginaire, les différentes logiques des acteurs sont apparues. Ainsi, le manque de médicaments nie et détruit la position sociale des infirmiers qui dès lors refoulent les malades. Ce même manque de médicaments constitue pour les malades le signe de la négation de leur intégration sociale, représentée par la fréquentation d’un hôpital public. Ces deux logiques s’articulent de manière explosive et dégénèrent dans l’État sorcier.
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La même rigueur caractérise le début du monachisme en Asie Mineure, avec Eustathe de Sébaste qui prônait la pauvreté totale et la chasteté parfaite au point de remettre en cause la vie familiale. Il fut condamné par le concile de Gangres en 355. Son disciple Basile de Césarée, après avoir découvert le monachisme égyptien et syrien, s’installa à Annisa près de Néocésarée, avec son frère Grégoire de Nysse et quelques amis dont Grégoire de Nazianze. Il y développa un monachisme qui, à l’instar des fondations pachômiennes, prenait ses distances par rapport au modèle anachorétique. La vie communautaire, fondée sur la prière, la liturgie, le travail et la charité, était organisée autour du supérieur et dans la stricte obéissance. Elle imposait aussi un rythme commun aux pratiques ascétiques.

I. La naissance du monachisme en Méditerranée orientale
2. Les Pères du Désert
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Au foisonnement des monastères, jusqu’au VIIe s., correspondit une grande diversité des principes de vie. Ainsi, en Espagne, bien que la Règle de saint Augustin fût fréquemment adoptée, Martin de Braga, dans son monastère de Dumio, tira son inspiration des Sentences des Pères égyptiens. Léandre de Séville rédigea un De institutione virginis dans lequel il s’inspirait aussi bien de Jérôme que de Cassien et d’Augustin. La Règle des moines composée par son frère Isidore (560/570-636) puisait aux sources orientales et occidentales. Les monastères de Galice adoptèrent de leur côté une regula communis. En Gaule s’exerça d’abord l’influence des règles composées successivement à Lérins, déclinées ensuite et adaptées selon les exigences locales. Le monachisme martinien quant à lui se réglait sur le charisme des supérieurs. Enfin, les Irlandais diffusèrent les deux Règles de saint Colomban (Règle des moines et Règle conventuelle) qui insistaient particulièrement sur l’obéissance et la pénitence mais qui connurent également, au cours du VIIe s., une adaptation et un mélange avec d’autres influences, notamment de la Règle de saint Benoît.
De cette époque datent quelques textes majeurs de l’histoire du monachisme occidental. La Règle aux serviteurs de Dieu de saint Augustin est composée d’une part d’une exhortation spirituelle (le Praeceptum) et d’autre part d’un coutumier fixant le calendrier et les horaires des offices, réglementant les repas et le sommeil. En raison de sa postérité, la Règle de saint Benoît mérite une attention particulière. La vie de son auteur n’est guère connue que par les Dialogues de Grégoire le Grand qui le présente surtout comme thaumaturge. Originaire d’une famille aisée de l’Ombrie, Benoît, après des études à Rome, fit d’abord une expérience érémitique à Subiaco où il finit par établir une communauté, puis fonda le célèbre monastère du Mont-Cassin et celui de Terracine, avant de mourir vers 550/560. Sa règle, composée entre 530 en 560, s’inspirait de la Règle du maître qu’elle abrégeait en 73 brefs chapitres. Estimant que l’érémitisme n’était accessible qu’à des âmes d’élite, Benoît entendait fixer les règles d’une vie communautaire. Il substituait à la relation maître/disciple le respect de la règle. Celle-ci structurait la vie cénobitique selon un axe vertical, l’obéissance à l’abbé, et selon un axe horizontal, la charité fraternelle. L’ascétisme était ramené à une exigence minimale, par comparaison avec l’idéal érémitique. La vie monastique était présentée comme une « école du service du Seigneur » par le silence, l’obéissance, l’humilité « mère et maîtresse de toutes les vertus », le partage équilibré du temps entre l’opus dei (prière liturgique), le travail et la lectio divina (méditation des Écritures).

II. Les débuts du monachisme occidental
2. Les premières règles monastiques occidentales
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La Palestine, à la même époque, donna naissance à une organisation originale, la « laure » : les moines y vivaient en cellules isolées et se réunissaient à la fin de la semaine dans les bâtiments communautaires centrés sur une église. La première fut fondée par Chariton, et ce modèle fut systématisé à l’époque de Sabas (439-532) qui, vers 483, fonda la Grande Laure entre Bethléem et la mer Morte.

I. La naissance du monachisme en Méditerranée orientale
2. Les Pères du Désert
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Des phénomènes comparables au monachisme existèrent avant l’apparition du christianisme, y compris dans un contexte non biblique. Au vie s. av. J.-C., Pythagore constitua à Crotone, en Italie méridionale, une communauté régie par l’ascèse et le silence, adonnée à l’étude et à la recherche de la vertu. Le bouddhisme, qui se développa à partir du ve s. av. J.-C., ne peut se concevoir sans les communautés de moines, seuls à même de pratiquer le détachement radical et, pour les séculiers, exemples vivants de l’idéal bouddhique mis en pratique. Quant au judaïsme, non seulement il valorisait l’expérience érémitique à travers certaines figures de prophètes comme Élie (qui sera aussi une référence majeure du monachisme chrétien), mais il connut aussi des formes de vie communautaire. On connaît ainsi la communauté des Thérapeutes, Juifs hellénisés installés au sud d’Alexandrie qui se consacraient à la vie contemplative : ascèse, jeûne, prière et étude des Écritures. Ils disparurent probablement à la fin du ier s. av. J.-C. Mais la plus connue demeure celle des Esséniens, à laquelle ont le plus souvent été associés les célèbres Manuscrits de la mer Morte découverts entre 1947 et 1956. Accessible après une initiation de trois années, elle vivait selon des règles ascétiques établissant un régime d’exclusions temporaires graduées selon la gravité des transgressions et dans l’absolue communauté des biens, le respect scrupuleux du shabbat, ainsi que l’observance de la plus stricte pureté rituelle. Elle disparut probablement à l’époque de la destruction du Temple de Jérusalem (70 apr. J.-C.).

I. La naissance du monachisme en Méditerranée orientale
1. Les prémices
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Un mouvement d’anachorèse et de cénobitisme particulièrement rigoureux vit le jour en Syrie, documenté par Théodoret de Cyr dans son Histoire des moines de Syrie (444) : port de chaînes, jeûnes et veilles prolongés, refus de toute hygiène corporelle, station debout, prosternations multiples. Tandis que certains ermites menaient une vie errante, la plupart choisissaient la sédentarité recluse dans une grotte ou une cellule, ou en plein air dans un enclos dépourvu de toit, dans les arbres (les dendrites) ou encore sur une plate-forme aménagée au sommet d’une colonne (les stylites dont le plus célèbre fut Syméon l’Ancien qui, entre 423 et 459, vécut successivement sur trois colonnes de plus en plus hautes).

I. La naissance du monachisme en Méditerranée orientale
2. Les Pères du Désert
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2. Les Pères du Désert
On désigne sous ce nom les anachorètes et maîtres spirituels qui vivaient en Égypte au IVe s. Cette période est dominée par la personnalité d’Antoine († vers 356) qui vécut en ermite et dont la Vie fut écrite vers 360 par Athanase, patriarche d’Alexandrie. Il eut notamment pour disciples Macaire l’Ancien et Hilarion, fondateur d’un monastère dans la région de Gaza vers 329. L’iconographie traditionnelle d’Antoine illustre le plus souvent les tentations dont il fut l’objet et traduit ainsi le sens de l’anachorèse (ou vie érémitique) pour les Pères du Désert : par l’ascèse, l’étude des Écritures et la prière, l’anachorète lutte contre le Démon et triomphe définitivement de ses tentations lorsqu’il atteint l’ apathéia ou absence complète de passions. Le rayonnement de certains anachorètes les conduisit à organiser leurs disciples en véritables colonies, sans autre règle que les conseils du maître. Trois foyers principaux se constituèrent dans le désert au sud d’Alexandrie : Nitrie, les Cellules et Scété, désertés au cours du VIIe s.
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(...) les premiers Pères du Désert eurent eux-mêmes des maîtres et se présentaient comme héritiers d’une tradition. En effet, le christianisme primitif a été fortement marqué par une exigence d’ascèse et de rigueur. Pauvreté, continence ou virginité constituaient autant de valeurs qui préparaient le terrain à l’éclosion du monachisme. Plusieurs Églises reconnaissaient l’existence d’un « ordre des vierges », tandis qu’en Mésopotamie se constituèrent dans chaque communauté les « fils et filles de l’alliance » qui s’engageaient à une vie de renoncement. La première communauté chrétienne décrite dans les Actes des Apôtres proposait également un modèle d’organisation fondé sur la communauté des biens et la prière en commun. Certains maîtres antérieurs au IVe s. cristallisèrent ainsi un idéal qui allait se concrétiser dans le développement du monachisme. Origène (185-253) prônait le jeûne et l’abstinence, la pauvreté et le retrait du monde, l’oraison continuelle comme participation à la vie divine et l’étude quotidienne de l’Écriture.

I. La naissance du monachisme en Méditerranée orientale
1. Les prémices
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