Gorbatchev, non sans audace, avait donc décidé de remplacer le très orthodoxe Egor Ligatchev par un homme quasiment inconnu qui ose déclarer sans ambages que le socialisme a perdu de sa supériorité sur le capitalisme et qu'il lui faut réfléchir sérieusement à la pratique social-démocrate. Un homme réaliste et pragmatique sur lequel il pourra se reposer pour vérifier que la perestroïka, désormais, sera bien suivie d'actes concrets. Un homme qui n'a qu'un défaut; celui de le priver, désormais, de faire porter aux conservateurs du Politburo la responsabilité de l'impéritie qui règne dans l'économie nationale, l'approvisionnement alimentaire, le logement et les transports. Il se trouve à présent en première ligne.