Je faisais ma toilette avant d'aller me coucher, penchée sur une bassine en porcelaine remplie d'eau tiède, écrasée par le travail du jour et si lasse dans tous mes muscles que le simple fait de respirer me coûtait mes dernières forces, et il y avait des soirs où je pleurais à la simple vue de mon corps nu dans la lumière jaune de la chandelle, mes côtes apparentes sous la peau telles les branches grêles d'un bouleau en hiver, et mes pauvres seins tombants, vidés et ratatinés avant qu'ils aient eu la chance de gonfler, tout aplatis, car je ne ressemblais pas du tout à ce qu'était censée être une femme.