Boris Golzio

Moi, je parle de mon cas personnel, j'ai eu de la chance... Dans les collèges, après les conférences qu'on donne et les films qu'on leur présente, les jeunes me demandent comment il se fait qu'après out ce qu'ils ont entendu et vu, je sois encore vivante après cinquante ans.
Je leur dis que c'est inexplicable, hein ! Je leur dis qu'en moi il y a trois choses. La première c'est ma jeunesse, hein. Il ne faut pas oublie que les Allemands avaient besoin de bras jeunes pour remplacer les hommes qui étaient au front et je pense que ma jeunesse m'a quand même sauvée, à 22 ans.
La seconde, c'est peut-être ma bouille ! J'ai presque toujours gardé mon visage rond, et mon sourire ne m'a jamais quittée. Il ne m'a jamais quittée ! (...)
La troisième, c'est que je suis très croyante. Et dans les camps, quand on frôle la mort, on s'accroche quand même à quelque chose, hein. On a même vu des communistes qui priaient avec nous ! Communistes ou pas, elles faisaient la prière avec nous le soir. Elles croyaient quand même à quelque chose, hein ! Il y a peut-être Dieu qui m'a sauvée, je ne sais pas...