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Citation de tchoupiby


Pour empêcher que la victime ne règle ses comptes elle-même, ce qui ferait ou risquerait de faire incontestablement désordre, l'Etat a créé la notion même d'infraction : au lieu que, dorénavant, le mal causé le soit nommément à telle ou telle personne, il devient avant tout la lésion d'une valeur, comme je l'ai déjà rappelé, et cause principalement préjudice, fût-il purement théorique, à tous les citoyens. La victime passe ainsi au second plan, voire complètement à la trappe. Elle est totalement dépossédée de sa propre histoire, comme si ce qui lui était arrivé ne la concernait plus que de façon marginale. On pourrait d'ailleurs dire qu'il en va de même du prévenu ou de l'accusé, car il est condamné pour un geste abstrait de son contexte et jugé à l'aune de peines dont le quantum a été calculé de manière tout aussi abstraite, ce qui fait de la justice pénale, pour le dire en un mot, une machine à symboles souvent très peu respectueuse de la vérité des personnes. En d'autres termes, tant la victime que le coupable, dans un système de justice tel que le nôtre, font en fait les frais d'un symbole, leur cas particulier étant d'office traité comme l'exemple d'une généralité.
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