J'écoute le silence : fleuve plein de vie, de
mort, éternel. À ce moment du crépuscule, je
ne suis pas tout à fait sûre d'exister ; je flotte
entre deux vies et il me vient un attachement
mélancolique pour cet instant où je ne suis pas
moi-même… J'ai une admiration étonnée pour
les êtres positifs : ils me ramènent à la terre, car
je crois toujours possible de me dissoudre dans
un rayon de lune.
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