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Citation de Cielvariable


- Comment as-tu pu, Gaia ?
Elle hésita.
- Quoi ?
- Qu'est-ce qu'il a fait pour que ça "arrive" ?
Elle agrippa les accoudoirs de toutes ses forces. Anxieuse, elle l'observa qui approchait son fauteuil et se rasseyait de façon à être à la même hauteur qu'elle. Il posa ses mains chaudes sur les siennes, la coinçant plus ou moins sur son siège et, dans le mouvement, sa couverture glissa de nouveau. Une chaleur telle qu'elle n'en avait jamais éprouvé de sa vie se répandit dans ses bras.
- Quelque chose comme ça, peut-être ? demanda-t-il en se penchant davantage vers elle.
Elle s'humecta les lèvres, secoua la tête.
- Léon.
Elle se renversa sur sa chaise mais, sans qu'elle sache comment, cela ne fit que la rapprocher de lui, au point qu'elle sentait presque la douce tièdeur de son buste. Elle tenta de retier ses mains, mais ses doigts se prirent dans ceux du jeune homme avant de finir sur ses genoux, où le tissu de sa jupe remontait lentement sur ses cuisses.
- Ce que je ne donnerais pas pour savoir à quoi tu penses, murmura-t-il.
Quoi que tu fasses, songea-t-elle, ne m'embrasse pas.
Pourtant, il s'inclina encore, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un millimètre de lumière entre eux. Un long moment, elle résista à l'appel de son regard intense, se demandant comment il pouvait éprouvait les sentiments qu'elle y lisait et redoutant l'effet qu'il avait sur elle. Si quelqu'un était capable d'utiliser les instincts de Gaia contre elle, c'était bien Léon.
- J'ai menti, l'autre jour, chuchota-t-il, une lueur secrète dans les yeux. A propos de mon voeu. C'était plutôt à ça que je pensais.
Ses lèvres effleurèrent celles de la jeune fille, qui se laissa aller en arrière, paupières closes. Avec retenue, mais sans se presser, il l'embrassa tendrement, longuement, lentement, au point qu'elle en fonde de plaisir et de frustration.
- Ça, murmura-t-elle en se dégageant afin de reprendre son souffle, c'est de la triche.
- Parfait.
Il l'embrassa de nouveau, avec moins de réserve, cette fois.
Elle ne sut jamais comment, mais elle se retrouva bientôt sur les genoux de Léon, enserrée dans le cercle de ses bras nus et tout, chez lui, lui parut fort et brûlant, y compris les cicatrices qui lui balafraient le dos. Elle ajusta sa position et il s'écarté précipitamment, sans la lâcher pour autant.
- Je crois qu'on va avoir un petit problème, annonça-t-il. Ne bouge surtout pas.
Elle le regarda, surprise. Elle avait l'impression que le monde autour d'elle était brumeux, qu'elle revenait d'une autre planète. Elle posa un doigt sur la mâchoire de Léon, appréciant son très léger début de barbe.
- Quel problème ? s'enquit-elle.
Il rit, un son grave, presque un grondement.
- Rien. C'est juste drôle que ce soit Peter qui finisse au pilori.
Elle avait oublié Peter. Elle avait tout oublié. Elle voulut démêler leur étreinte.
- Oh que non, dit-il. Reste où tu es.
- Mais qu'est-ce qui m'arrive ? C'est comme si je n'avais aucune volonté.
Il rit de nouveau.
- Je vois. J'espère que ce n'est pas allé aussi loin avec Peter.
- Je ne peux pas être sur tes genoux, éluda-t-elle.
- Ah, désolé, mais si, tu y es. Je peux en témoigner.
Elle se recoiffa, calant ses mèches derrière ses oreilles, et s'efforça d'arranger son chemisier, ce qui n'était pas une mince affaire avec les bras de Léon toujours autour d'elle. Quand il voulut l'aider, ce fut pire. Elle lui offrit un sourire timide.
- Je suis vraiment désolée, fit-elle.
Elle avait une furieuse envie de l'embrasser.
- Ne dis pas ça.
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