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Citation de Emma622612


Nous avions marché jusqu'à la Seine pour récupérer le scooter de Sébastien, puis il m'avait raccompagné chez Tante V. Nous étions à présent au pied de chez ma tante, et notre journée touchait à sa fin. La rue était calme, le ciel nuageux, et seul un lampadaire brillait au coin de la rue. Je me balançai nerveusement d'un pied sur l'autre, Sébastien jouait avec son casque, et aucun de nous deux ne savait comment dire au revoir à l'autre, après la journée que nous avions vécue.
- On a une grosse journée demain, finis-je par dire.
- Oui...En plus, ajouta-t-il avec un large sourire, ta mère arrive demain.
Ses yeux bleu-gris me taquinaient une fois de plus. Après toutes ces aventures, ses cheveux étaient plus ébouriffés que jamais. Mais il avait toujours l'air aussi mignon; son tee-shirt déchiré et les traces de boue qui recouvraient son visage ne faisaient qu'en rajouter. En pensant à l'état dans lequel je devais être, j'aurais voulu disparaître sous terre. Heureusement que la rue n'était pas très éclairée.
- Merci de me le rappeler.
- On déjeune ensemble, après Barinaga ?
- Okay, ça marche.
- Tu as encore quinze heures libres devant toi, ou plus si ta tante arrive à occuper ta mère.
Il me sourit.
- Tant mieux, parce que je vais avoir besoin de chaque minute, dis-je en m'étirant.
- Tu es sûre que tout va bien ?
Je le vis me regarder lentement de haut en bas, puis ses yeux s'arrêtèrent sur mon visage.
- Tu n'as pas trop mal à la l'épaule ?
Ses yeux et sa voix étaient tout à coup devenus très sérieux, son petit ton moqueur avait disparu.
- Je suis désolé, tu sais, pour...Pour t'avoir entraînée là-dedans et pour avoir failli nous faire tuer. Si j'avais su ou imaginé...
- Pas grave, Sébastien. Comment aurais-tu pu deviner ? C'est de ma faute. C'est moi qui t'ai entraîné là-dedans, tu te souviens ? De toute façon, regarde, je vais très bien, dis-je en faisant jouer lentement mon épaule. Demain matin ça aura disparu.
Il tendit son bras droit et posa ses doigts sur mon épaule gauche. Lentement, il les fit descendre le long de ma clavicule, avant de remonter vers mon épaule droite.
- Tu es sûre ? demanda-t-il à nouveau, doucement.
- Certaine.
Je ne bougeai pas d'un millimètre lorsqu'il remit mes cheveux derrière mon épaule. Ces histoires de relations professionnelles, on s'en fiche, non ? me dis-je, tandis que la lune accentuait les traits de son visage. D'accord, j'avais les jambes comme du coton, et je pensais à tout sauf à l'affaire à résoudre, mais je ne vois pas en quoi ça pourrait changer quelque chose entre nous.
Ça changeait quelque chose ?
Son doigt suivit le contour de ma mâchoire et fit le tour de les lèvres. Je m'adossai à la porte, mes yeux plongés dans les siens. J'eus encore l'impression qu'il allait me dire quelque chose, mais juste au moment où il s'apprêtait à se pencher vers moi, une bande d'amis, qui quittait certainement un dîner, sortit bruyamment de l'immeuble d'à côté. Nous sursautâmes, surpris par leurs éclats, et regardâmes la joyeuse bande disparaître au coin de la rue.
- Bon, dis-je en prenant une grande inspiration.
Il avait mis mes mains dans les siennes et me souriait. Pourquoi avions-nous tant de choses prévues demain, ou même ce soir, en fait ? Pourquoi on ne pouvait pas juste rester là, à se regarder, les yeux dans les yeux, enveloppés dans l'air chaud de la nuit ?
Parce que tu as une affaire à résoudre, Axelle, tu te souviens ?
Lentement, je retirai une de les mains. En souriant, il refusa de lâcher l'autre. Il finit par la porter à ses lèvres et l'embrassa.
- À demain, Holmes.
La lueur taquine était revenue dans ses yeux.
- À demain, Watson.
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