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Citation de Charybde2


Les Hindous croient que nous vivons actuellement au quatrième stade de l’univers, connu sous le nom de Kali Yuga, la vertu étant au plus bas et l’espérance de vie humaine la plus faible. (Il ne s’agit pas de Kali Ma, mais du démon Kali, du Kalki Purāna et du Mahâbhârata.) Le Kali Yuga est une époque maléfique, aucun doute là-dessus – on la nomme « le dernier coup de dé ». À la fin de l’ère de Kali, l’apocalypse arrivera sous la forme d’une jument émergeant du fond de l’Océan. Des flammes inextinguibles jailliront de sa bouche. C’est une image formidable, une vision catastrophique. Sophie croyait obstinément à une sorte de cataclysme de nature métaphysique, à un châtiment mérité par les humains. On décelait cette croyance derrière toutes ses extravagances, comme le désespoir qui se cache derrière le rire. Mais c’était peut-être une posture, un stratagème destiné à séduire un homme pessimiste. Eh bien, dans ce cas, cela fonctionna. La route qui me mena à Sophie et au-delà était en effet pavée de personnages qui auraient adoré me mettre en garde : Kathe et Bernadette, Rajinder et Boggs, ainsi qu’Arnaud. Sans oublier Sonny – Sonny Valentine, un nom qui ressemble à une mauvaise blague quand on l’entend pour la première fois.
Ces hommes évoquent désormais de simples mécanismes. Quant aux femmes, j’entends toujours la voix de chacune d’elles, je vois leurs jupons voleter sous mes yeux tandis qu’elles lèvent très haut la jambe en dansant le french cancan dans le canon d’un flingue. Sophie était partie maintenant. Mon boulot consistait à expliquer sa disparition, à comprendre le comment et le pourquoi des choses. Je n’ai jamais été très bon pour ça. Par contre, j’excelle à pointer les défauts d’autrui. Mais ce n’est pas une qualité qui vous rend très populaire. C’est ce qui explique en partie pourquoi je me trouvais à Bombay, au Rava Lounge, et pas au Studio 54, sur Broadway. Je buvais une Lord Ganesha Lager bien glacée. Cette bière, on ne la trouve que là : la lager du dieu de la bonne Fortune. Et j’allais voir besoin d’un peu de ça.
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