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Citation de enkidu_


Je note que le Tigre américain a des mâchoires terribles mais qu’elles claquent dans le vide. Eh oui ! L’armée américaine a détruit l’ordre fragile établi par le régime taleb, pourquoi ? Leur premier objectif – enfin celui qui était affiché – était bien de s’emparer de Cheikh Oussama et du Mollah Omar, n’est-ce pas ? Et alors ? Alors rien, nada ! Ils n’ont laissé derrière eux qu’un champ de ruines… Les Yankees ont détruit ce pays, ils y ont semé la famine et la mort pour rien. Mieux, ils ont rétabli l’anarchie préexistante, la loi du plus fort, les rapines et la violence des chefs de guerre. Tout ce qu’avaient supprimé les talibans. Je me permets de vous rappeler que les ruines de Kaboul ce sont Massoud, Hekmatyar, Dostom qui en sont les responsables, pas les talibans qui ont été accueillis en libérateurs dans la capitale afghane pour avoir mis fin aux viols et aux querelles sanglantes des petits chefs tribaux soutenus, armés, équipés et encouragés de l’extérieur.

Depuis que l’émirat afghan est tombé – et c’est là l’une des plus belles réussites de la politique occidentale – la production et le trafic d’opium et d’héroïne qui avaient été interdits par le pouvoir taleb, ont été décuplés : l’émirat avait réussi à ramener la production à 180 tonnes d’opium par an. Douze mois après la libération américaine, ce sont douze cents tonnes qui sont produites, raffinées et exportées. Quand on sait que le marché afghan alimente en priorité l’Europe, je trouve que les Américains vous ont fait un beau cadeau. La « victoire » américaine sur quelques milliers de montagnards en guenilles armés de kalachnikovs, est un véritable succès. D’ailleurs de quelle victoire parlons-nous ? Que tiennent les Américains et leurs supplétifs ? Kaboul, Kandahar ? Mais le reste ! L’Afghanistan est un pays où l’on entre facilement mais d’où l’on ne ressort pas. Les Anglais en savent quelque chose, eux qui y sont fait régulièrement décimer au XIXe siècle au cours de trois campagnes qui ont vite tourné au désastre. Les Anglais n’ont jamais réussi au fond que leurs opérations de représailles, en brûlant Kaboul par exemple, comme les Américains ne savent faire qu’une chose : bombarder massivement et surtout ne pas occuper un terrain intenable. L’Union soviétique en fit pour sa part l’amère expérience… (pp. 180-181)
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